À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

2/22/2007

Suissesses en pension et sous tension


Elle hante nos rêves, cette pension suisse huppée où de jeunes Suissesses et autres demoiselles de toutes provenances et d'un même standing rendues impérieuses par le hasard d'une naissance le cul dans la soie... sont dirigées par leurs parents désemparés vers une institution pétrie de rigueur pour avoir réclamé la lune sur tous les tons et avec quelle aigreur.

Faut-il l'imaginer sous la forme d'un hénaurme chalet aux balcons ornés de géraniums, consacré aux classes de neige et vertes, et d'où montent les tralala-ou-tis ? Ou plutôt sous les traits plus sévères de tours crénelées dressant leur masse redoutable derrière les grilles dont le cliquetis sonne le glas de la réclusion, à l'heure où le paradis perdu des vacances s'estompe comme un mirage tandis que monte le concrt des regrets et s'épanchent les larmes ?

Le tout, comme il vous plaira.

Qu'y fait on, faute de potasser les déclinaisons et de buter sur les équations à deux inconnus, quand vient l'heure où les branches noires et dénudées des trembles qui en bordent le jardin clos tendent leurs doigts effilés sur le clavier scintillant des étoiles ?

Sinon se recroqueviller dans les bras d'une inconnue hier, gros loup aujourd'hui, pour lui chuhchotter tous ses plus récents malheurs petits et grands, tandis qu'elle calme d'un baume inattendu et avec une ingéniosité inespérée la solitude dans laquelle l'on se trouve récluse, tout assoiffée des calins maternels qui mettent un point rouge sur l'i du mot baiser.

Consolations interdites ? Secret précieusement gardé, trésor de tendresses dont la source ne doit pas être tarie, puisqu'elle coule d'enthousiasme, on le constate à l'usage. Puisque son ébruitement éveillerait les rigueurs, ferait sortir les griffes acérées d'une institution où l'on ne badine pas avec l'amour. Où l'on entend guère voir ces demoiselles prendre un acompte sur les voluptés qui sont la juste et alléchante contrepartie d'un mariage bien conçu et dont la virginité fait monter l'enchère conjugale.

Et ce sceau du secret les fait soeurs de sang par la rigoureuse fouettée, la courroie, la redoutable baguette appliquées in camera et à posteriori n'en doutez pas, qui sanctionnerait la divulgation de ces écarts. Il fait encore mieux frémir quand vient le moment de les commettre. Quand une petite amie pénètre à pas de loup dans votre chambre pour vous sommer de vous commettre ou de vous démettre en brandissant sous votre nez le billet doux qui dit tout. Quand une biche, morte de cusiosité et dont les cuisses tremblantes fléchissent déjà, cède aux splendeurs fugaces, uniques d'un premier déculottage à l'arrachée, d'une mise à nu initiale, nuptiale, fulgurante, celle que l'on ne vivra plus jamais avec la même amante, pour lui avoir offert sur un plateau d'argent comme une virginité du coeur, tandis que sa main experte et rompue à l'exercice farfouille, s'active, s'affaire à dénuder un fort joli cul. Elle le parcourt d'abord de la prunelle. Puis le recueille entre ses doigts déployés comme ceux d'une pianiste et lentement, empoigne les miches jumelles qui se bombent pour mieux accueillir les pétrissements et se dandinent complaisamment tandis que les lombes, le ventre rond, la taille souple amorcent leur balllet calin.

Quelques giffles légères, aériennes, tendrement appliquées côté cour et côté jardin rappellent, évoquent les funestes conséquences de la faute à l'instant où elle est commise, comme pour pimenter encore mieux les friselis qui parcourent l'entrecuisse et aguichent le puits du sexe fleuri. Et cette évocation de la rigueur scolaire éveille tout à fait les regards qui, par dessus l'épaule se cherchent, se croisent, s'alignent et plongent jusques au fond des coeurs délovant les replis d'une irrésistible impulsion qui ne demande qu'à se révéler. Car la chair jusque là récluse et solitaire, qui chuchotte et couine ses premiers accents, ses ardeurs initiales, ne rêve que de hurler, de se montrer telle qu'elle est : adorablement sauvage. Tandis que ce simulacre de dressage fait monter la marée des rêves au coeur de notre princesse, un index, un majeur agiles font leur apparition, amorcent leur va et vient tout le long des lèvres déjà gorgées et lustrées du sexe féminin, que fixe le regard fasciné de sa complice. Car cet amusement jusque là confiné sous l'édredon se montre désormais au grand jour, ce qui en décuple les délices.


Et tandis que l'aller- retour s'accélère, que le souffle devient plus haletant, que les cuisses s'écartèlent et se crispent, que les genoux creusent les moelleux coussins de la causeuse, que la course du temps semble suspendue, que monte la déferlante rageuse d'une incoercible impulsion, nos renardes ne remarquent pas que... derrière elles, la porte s'entrouvre dans le déclic à peine perceptible du loquet, que par l'interstice un oeil d'aigle repérant sa proie se pose sur leur chair rose et les fusille.

2/21/2007

Organique...


Simone de Beauvoir qualifiait d'organiques les sauteries particulièrement cramantes qu'elle s'offrait aux détriment de notre cher Jean-Paul. Et de s'interroger : « On dit aimer quelqu'un. Mais aimerait-on son foie ? »

Être de conscience et de protéines, nous vivons cette ambibuïté d'habiter pour ainsi dire un corps, mais de ne pas nous définir tout entiers par ce corps. Une gastroentérite nous inscrit hors de lui en nous mettant hors de nous. Nous ne sommes pas les déjections qui en jaillissent, giclent et dégoulinent... Par ailleurs, nous sommmes éperdûment corps quand vient le moment de faire dix longueurs de piscine dans la foulée, quand survient la fulgurance de l'étreinte ou, pour les gens de notre conviction, de l'amoureuse fessée, du tapottement de la cravache, du sifflant baiser du martinet qui fouette délicieusement le sang. Mais même les pénétrations les plus endiablées ne concernent que certains minuscules orifices et appendices fleuris de muqueuses gonflées à bloc et somptueusement innervés.

La prise en main amoureuse se déploie en mille frottis-frottas de l'épiderme, tissu si sensible qui enrobe et moule à ravir les seins et le poitrail, le petit ventre rond, le bombé des miches ondoyantes, le fuselé des cuisses qui fléchissent. Tandis que s'exécutent les entrechats des genoux s'entrechoquant. Tandis que se noue le corps à corps de deux êtres au coeur desquels battent ardemment les pulsations fiévreuses de deux coeurs et qui mélangent leurs souffles haletants porteurs d'enjôleries, de couinements et de râles, soit l'aria en duo de l'abandon.

Qu'étreint-on ?
Qu'arriverait-il si les corps dénudés qui semmêlent dans cette empoignade étaient, en un second déshabillage, dévêtus de leur peau ?
C'est l'interrogation à laquelle répond avec une décapante et toute scientifique franchise l'exposition Body Worlds, the anatomical exhibition of human bodies qui révolutionne aussi radicalement que possible la perception du corps humain au bénéfice d'un public médusé. Elle sera au Centre des sciences de Montréal du 10 mai au 7 septembre 2007.

La conservation des corps volontairement légués par les intéressés est assurée grâce à la plastination, procédé inventé en 1977 par le Dr. Von Hagens qui en remplace les éléments putrescibles par des polymères et dont je vous épargne les détails. Chaque exposition réunit plus de 200 corps humains entiers, des organes, configurations d'organes et coupes de corps. Ainsi, les visiteurs sont-ils à même de mieux comprendre les conséquences à long terme de la maladie, les effets de la consommation de tabac et le fonctionnement de genoux et de hanches artificiels. À ce jour, près de 20 millions de personnes partout dans le monde ont vu l'exposision BODY WORLDS. Organique !

2/17/2007

RUSSE ! URSS ? OURS !


La Russie nous propose dans ses sites SM les reliquats d’un stalinisme devenu sexuel à l'heure du Net. Vous avez lu Soljenitzin ? Voyez le remake. Certains se déclarent charmés par ces filles « nature ». Tout sauf a-mé-ri-caines, soit trop artistement posées et bassement commerciales... J'imagine bien. D’autres résisteront à cet émerveillement. Car nos loubars kgbistes à la nuque rasée recyclés dans le porno ne donnent pas dans la dentelle. Les instruments dont ils flagellent les cuisses écartelées sous la contrainte des liens sont des armes. Le mauvais éclair d’une régalade indigne illumine leur regard. Résultat, voyez ces culs striés de boursouflures, battus et rebattus jusqu’à ce qu’ils présentent l’aspect d’un beefsteak saignant.

Donc, pour la vacherie, on clique ici comme dirait l’autre, et pour la chiennerie, . Mais pourquoi s'embarasser de préjugés qui sont le fait d'une petite nature ? Une virée à Singapour est la prochaine étape de choix pour quiconque veut faire preuve d'une largesse d'esprit encore plus cosmopolite.

Le tout mis de l’avant sous le slogan « Exclusives et authentiques ! » Imaginez-vous donc. Ces dérapages incontrôlés sont bien le fait d'un honnête homme ? On ne rêve que de lui confier le numéro de sa MasterCard. Et comme moi, vous direz : « Hors-jeu ! »

Ces gens ont de qui tenir. Lisez plutôt : (p. 99)

Mais oui, mais oui, le ministre de la Sécurité d'État Abakoumov lui-même ne dédaigne nullement ce travail salissant (c'est Souvorov en première ligne !); il ne rechigne pas parfois à manier la matraque en caoutchouc. C'est d'autant plus volontiers que frappe son adjoint Rioumine. Il se livre à cette occupation à la Soukhanovka, dans un véritable « cabinet de général ». Les murs sont lambrissés de noisetier, des tentures de soie sont suspendues aux fenêtres et aux portes, un grand tapis persan est étendu par terre. Pour ne pas abîmer toute cette beauté, on déroule par-dessus une carpette sale, pleine de taches de sang. Et ce n'est pas un simple gardien, mais un colonel qui aide Rioumine à tabasser ses victimes. « Bon, dit pôliment Rioumine, en caressant une matraque de caoutchouc d'environ quatre centimètres de diamètre, vous avez très bien résisté à l'épreuve de l'insomnie (Al...dre D. avait réussi par ruse à tenir tout un mois : il dormait debout). Maintenant, nous allons essayer la matraque. Les gens ne résistent pas à plus de deux ou trois séances. Enlevez votre pantalon et couchez-vous sur la carpette. » Le colonel s'asseoit sur son dos. A.D. s'apprête à compter les coups. Il ne sait pas encore ce que c'est qu'un coup de matraque en caoutchouc sur le nerf sciatique, lorsqu'après une longue privation de nourriture, les fesses se sont décharnées. On ne le ressent pas à l'endroit où il est asséné, mais on a l'impression qu'on a la tête brisée en morceaux. Dès le premier coup, la victime est rendue folle de douleur, se tord les ongles sur la carpette. Rioumine frappe en s'efforçant de toucher au bon endroit. Le colonel appuie de tout son poids de viande, c'est bien là le travail qui convient à trois grandes étoiles d'uniforme que d'assister le tout-puissant Rioumine ! (Après la séance, la victime ne peut plus marcher, on ne la porte pas, bien sûr, on la traine. Bientôt ses fesses enflent tellement qu'elle ne peut plus boutonner son pantalon, mais il ne reste presque plus de traces de coups. Une violente diarrhée se déclenche et, assis sur la tinette dans sa cellule, D. éclate de rire. Il aura encore à subir une deuxième, puis une troisième séance; la peau éclatera. Rioumine de rage se mettra à le frapper sur le ventre, il lui transfercera le péritoine, les intestins s'échapperont en une énorme hernie on emmenera le prisonnier à l'hôpital de la prison des Boutyrki avec une péritonite et les tentatives destinées à lui faire commettre une infamie s'interrompront provisoirement.)

Qui osera prétendre que les traditions se perdent ?


2/07/2007

Miracles




Si on ouvre une fois seulement les yeux...










... on se sait entouré de miracles.












Y'a pas que le cul dans la vie.
Il y a la Vie !

2/03/2007

Présentation

Allon-z-y... Alonzo !



Pseudonyme

André Martinet. Pourquoi ? C'est notamment le nom d'un linguiste connu. J'ai estimé qu'il exprimait mes préférences intimes. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais un martinet...

Année de naissance

Les fifties. L'ère du Rock'n'Roll. Vous avez vu American Graffiti ?

Ville / région /pays

Montréal, Québec, Canada. Mon pays, c'est l'hiver. Heureusement que les coeurs et les popos sont chauds.

Profession

Conseiller en rédaction et traduction. Le business. The Word Factory. Ce qui me change de ma prime jeunesse où j'oeuvrais jadis gratis pro deo dans la littérature, l'accent étant mis sur ratures. Les études répondent à deux interrogations : « Pourquoi ? » et « Comment ? ». « Pourquoi ? » ce sont les lettres, la philo, etc. Le vrai sens de la vie. « Comment ? » c'est le business. Comment mettre du beurre dans les épinards en facturant net 30 jours un produit ou un service de qualité répondant à une demande solvable et constante.

Description physique

1 m 60 et tant... (5 pi 6 po), carrure moyenne. Un bon ours. Châtain. Lunettes. La binette de Tintin, les attitudes d'Anthony Hopkins dans -- pas Hanibal le cannibale -- mais plutôt The Edge... ou Shadowlands. Ou peut-être The Human Stain (La couleur du mensonge) ? Non. Y'a pas de mensonge au coeur de ma vie. C'est WYSYWYG. What you see is what you get.


État civil


Célibattant et ravi de l'être. Jamais plus je ne signerai un de ces contrats qui permet à votre douce moitié de faire main basse sur... la moitié dudit patrimoine familial au fil de ses soubresauts d'humeur. Même s'il n'y a pas d'enfants. Même si elle travaille à peine et se livre à des études de haute volée présentant un caractère purement spéculatif, tandis que vous assurez l'intendance qui proverbialement suivra en ramenant le fric qui ne pousse pas aux arbres. Et faites la cuisine deux fois sur trois. Et rédigez 200 pages de sa thèse de doctorat qui n'avançant guère fera long feu. Et photocopiez 4 000 pages de documentations diverses à même fin. Votre crime ? Les bidous, il faut les gagner en galérant 45 heures par semaine. Vous n'êtes donc pas suffisamment dis-po-nible. Imaginez-vous donc. Vous avez un condo. Il aurait fallu à Madame un pavillon de banlieue pour mieux servir de caisse de résonance à ses tirades sur Bourdieu. Voilà. La chose est dite. Et faite depuis longtemps.

Depuis quand fantasmez vous sur la fessée ?

La petite enfance. Avec passage à l'acte au bout du quai de mon père où j'adorais saisir les fillettes, lors des ébats de la baignade, encercler leur taille souple et ronde du bras et claquer leurs jolies cuisses lustrées, leurs fesses dansantes, crispées, mignonnes et dodues sous le maillot aussi moulant que possible. Elles se livraient parfois avec une complaisance bien réelle à cette empoignade coquine et rigolarde. Que dire des échos de semonces démonstratives fusant d'une lucarne, et qui pouvaient marquer l'approche de la rentrée entendues furtivement, tapi dans un bosquet ? « Devrai-je aller chercher la règle !? » Ah les beaux jours.

Comment avez-vous pris conscience de ce fantasme ?

Il s'est emparé de moi dès le plus jeune âge avec une belle violence. Nu sous la douche d'un pensionnat, ruisselant sous le jet, baignant dans la vapeur qui monte, vous vous êtes déjà incliné juste ce qu'il faut pour mettre votre derrière tendre rose et juvénile au contact du tuyau à eau chaude en cuivre... et à l'instant où son baiser brûlant mord, vous rêviez que la directrice vous flagellait le cul avec une amoureuse rigueur en vous turlupinant le mignonnet ? Quant au compas dormant innocemment dans mon coffre à crayons, il ne servait pas non plus qu'aux leçons de géométrie. Le film La secrétaire nous a tout récemment révélé avec humour et esprit ces penchants particuliers.

À treize ou quatorze ans, correctement tenaillé et aiguillonné par ce cinéma mental depuis une décennie, je me pointe à la Bibliothèque municipale dont les colonnes corinthiennes font face au parc Lafontaine. Temple du savoir érigé devant un espace vert boisé et hâvre de paix portant le nom d'un premier ministre artisan de l'union du Haut et du Bas Canada. Je fouille dans les fiches sujet, remets une liste de quinze titres triés sur le volet à la préposée qui pose sur moi un regard inquisitif sans être inquisitorial. Dix minutes plus tard, elle me remet les dits volumes. Après deux heures de lecture, j'étais fixé.

Qui dans votre entourage (hors Internet) connaît votre fantasme ?

Diverses partenaires toutes consentantes. Une ex qui a fait l'essai de ces voluptés sans y prendre goût. Pour m'agonir d'injures scabreuses quand survint la rupture. Ces préférences intimes aussi entêtantes que possible peuvent infléchir secrètement le cours d'une vie. On divulgue ce secret à ses risques. À bon entendeur.

Qu'est-ce que vous attire le plus dans la fessée ?

L'exercice d'une réelle autorité ludique et érotique. Un échange de pouvoir, comme au judo. Pas à la boxe ! La prise en main visant à conduire par l'oreille la demoiselle sur les chemins de l'excès qui mènent au palais de la volupté. Tout dans ce jeu est bien sûr de convenance et la fiction est menée comme une commedia del arte par les partenaires qui jouent sur canevas. Comme l'amoureux partage de la volupté est le but de l'exercice, les rigueurs doivent alterner avec un concert de câlins aussi impudiques et adroits que possible qui concernent non seulement les miches coussinées, mais aussi le bouton de rose, le buisson ardent, la corolle de l'orchidée en splendeur, le puits des délices et la perle du trésor. Sans parler du troumignon.

Il ne s'agit pas de faire souffrir mais de saisir par le chignon du cou et la peau du cul... une partenaire complaisante, à laquelle on porte une authentique tendresse, afin qu'elle se lâche la bride encore mieux, afin de la dresser à jouir, de la révéler à elle-même charnellement et de l'amener par bonds et par degrés à se livrer tout entière à l'impudeur sous contrainte. Paradoxe quand tu nous tiens.

Ces jeux sont sans doute l'ultime tabou de nos socio-démocraties soucieuses avant tout de la sacro-sainte sécurité, d'une quiétude rassise que rien ne doit troubler. Ils constituent un affront à la rectitude politique et aux diktats du féminisme vigilant, militant, triomphant. Cette impudeur volontairement ardente et pimentée doit se vivre dans la discrétion si l'on ne veut par éveiller des frayeurs indues et être livré à la vindicte des croquants... car ça les étonne, les étonne... de voir qu'une belle fille comme ça s'abandonne, s'abandonne au premier ostrogoth venu. Les croquants, ça tombe des nues !

Qu'est-ce que vous attire le moins dans la fessée ?

Une vulgarité bordelesque qui trivialise l'érotisme. Les rapports ancillaires. Un peu courts, jeune homme. La vacherie. L'égoïsme ou pire au lit. Je récuse la chair sans amour, sans tendresse, sans à tout le moins l'engagement d'une fervente et responsable amitié. Le libre consentement des intéressé(e)s et la volonté de faire honneur à la confiance accordée sont pour moi au coeur de cette autre façon d'aimer. Bref, je préfère qu'il y ait de la philosophie dans mon boudoir quand Sophie, bourreau de mon coeur, s'y pointe, les soirs de grande impudeur.

Y'a-t-il un scénario particulier qui vous fait fantasmer ?

Je suis un proviseur, un tuteur exerçant une légitime autorité in loco parentis. Ma partenaire -- majeure, faut-il le dire pour éviter les affolements -- est une écolière, une couventine, une pupille au tournant du siècle, une demoiselle polissonne, paresseuse, un tantinet insolente, fervente de lectures interdites aux lieux d'aisance, lubrique et déchaînée dans le secret de sa chambre. Maman ! Bref, un cochonnet adoré dont les galipettes, les désobéissances, les petits vices appellent une éducation aimante, mais ferme et l’amènent plus souvent qu’à son tour dans le bureau du directeur, dans mon étude, dans sa chambrette… où doit être appliquée la sanction magistrale et traditionnelle, en toute rigueur, en toute tendresse, la main nue, la règle de conduite, la baguette ou le martinet étant mis à contribution avec science et mesure, au bénéfice de ses fesses dénudées, adorables, frémissantes et délicieusement affolées.

A quand remonte votre première fessée ?

La vingtaine. Voir ci-dessus, en ce qui concerne les fessées administrées... celles intéressant la situation inverse étant hors sujet.

Depuis lors, à quelle fréquence donnez-vous la fessée ?

Tout dépend si j'entretiens des relations suivies avec une amante.

Toujours avec la même partenaire ?

Idéalement, ces batifolages se vivent dans le cadre d'une relation à long terme permettant de mieux connaître l’autre sous tous rapports, donc d'oeuvrer en connaissance de cause à son bonheur et à sa volupté.

Quelle place occupe aujourd'hui la fessée dans votre vie ?

En comparaison d'une réalisation professionnelle ou d'une contribution à la collectivité, d'un engagement communautaire, par exemple, je ne crois pas que cet amusement, cette pratique présente en soi le caractère d'une priorité, parce qu'il ne sollicite pas, comme tel, les principales facultés de l'esprit et du coeur. Par aileurs, si je vis une relation amoureuse avec une personne partageant ces propensions, son bonheur, donc son bonheur charnel, son épanouissement, sont pour moi prioritaires. Ils relèvent de mon engagement. Et c'est dans ce cadre que la fessée revêtit tout son sens... et toute son indécence. C'est alors que ce langage du corps devient celui du coeur.

Avez-vous déjà donné une fessée en public ?

Ces élans doivent se vivre sous le sceau d'une distrétion bien conçue. Ils constituent l'ultime relation sexuelle procurant le frisson de la clandestinité.

La fessée idéale et la position idéale

Toutes. Pourvu que le popo de la demoiselle soit correctement cambré, sur ordre.

L'instrument idéal ?

J'affectionne un fouet constitué d'un mince tuteur de bambou à l'extrémité duquel sont fixés deux fins lacets de cuir. Assez long, léger, l'instrument siffle et fait frémir la chair dodue qui se présente à lui qu'il strie superficiellement comme du papier à musique, mais ces rigueurs sont oubliées si on lave le popotin fustigé avec une serviette bien chaude. Ce n'est pas une préférence exclusive. Un bouquet plus fourni de lanières permet de varier les rigueurs. La règle et une fine baguette anglaise peuvent également être mises à contribution pour ramener dans le droit chemin une élève. À noter que la main nue est irremplaçable pour conjuguer rigueurs et voluptés. Divers onguents mentholés et camphrés peuvent servir de chaleureux adjuvants. Un gode vibrant procure un supplément de formation et inculque le goût de la rectitude.

Le lieu idéal ?

La salle de bains où je donne sa douche à ma pupille avant de l'emmailloter dans six serviettes chaudes et de la conduire par la main ou par l'oreille dans la chambre à coucher, lieu d'exécution des hautes oeuvres où elle sera dénudée, d'un coup, comme un chef d'oeuvre à l'instant de sa présentation à la critique.

Le moment idéal ?

Lors de la mise au lit. Soit à toute heure si la fautive doit garder la chambre pour sa pénitence.

La tenue idéale ?

Chemisette à col Claudine, jupe écossaise plissée, bas aux genoux, escarpins... ou un chaleureux pyjama orné d'oursons. Le pyjama à pattes avec abattant à posteriori n'est pas dépourvu de charme non plus.

La conclusion idéale ?

La réconciliation éperdue de tendresse. J'embrasse son front, ses paupières, ses joues baignées de larmes, je lui fais promettre qu'elle sera désormais sage comme une image, ma main empaume et caresse ses fesses maintenant bien chaleureuses et si sensibles, s'immisce dans l'entrecuisse... vous devinez la suite.

Préférez-vous les fessées érotiques ou punitives ?

Érotiques. À l'extrême limite, si une amante me trompait insolemment et voulait me revenir, il n'est pas impossible que j’aie recours à une fessée véritablement punitive. Mais il faudrait que l'erreur soit gravissime. Que le châtiment soit mérité dix fois plutôt qu’une. Qu'elle convienne de cette condition au rétablissement de nos rapports. L’instrument adéquat et le nombre d’applications seraient prévus d’avance. Elle devrait en décliner le décompte. Voilà la fermeté bien sentie de l’école de réforme. À cette unique exception près, je n'aime pas exercer un pouvoir contraignant sur quiconque, sauf par jeu et dans le cadre d’une simulation qui revêt le caractère d’un théâtre sexuel.

Préférez-vous les fessées prévues à l'avance ou les fessées improvisées ?

Comme je ne cohabite pas en couple, elles sont, par nécessité, appliquées à l'heure dite, soit quand mon éventuelle petite amie se pointe pour sa leçon particulière.

Après une fessée, faut-il envoyer la jeune fille au coin ?

Pour qu'elle fasse preuve du repentir souhaité et baise les verges à genoux avant que le pardon lui soit accordé. De tradition. D'autorité.

Pour vous, la fessée est-elle une fin en soi ou un élément dans un ensemble de pratiques ? Lesquelles ?

Pour moi, une soirée de discipline amoureuse est avant tout une soirée.

Prise de contact ? Tout est beau, propre, bien tenu. Mon amie, ma pupille est reçue avec une amicale cordialité. J'apprécie les arts de la table et l'hospitalité. En qualité de soumise, elle est appelée à devenir mon élève, mais d'entrée de jeu, je suis son hôte. Je lui propose un choix de canapés, de bons vins. Des sushis, ou, selon la formule dont nous avons convenu, un repas (légumes grillés, saumon au four, ou poitrine de poulet aux champignons). Au dessert salade de fruits (fraises et mûres) bonifiée au Triple Sec ou au Cointreau et biscuits fins au chocolat noir.

Nous parlons. Nous parlons d'elle et de moi. Je tenterai de bien la connaître, de savoir tout de son intimité, de ses désirs les plus cachés, les plus intimes, de ses espoirs et attentes. Je serai à son écoute. En qualité de maître, je dois, bien sûr, tout savoir sur un aspect de sa vie que ne sauraient sans doute imaginer ses parents ou ses proches. Je le dois pour mieux la combler. Et ces aveux détaillés, explicites, tendrement sollicités, ou obtenus sur un ton plus ferme selon ses préférences, sont un premier aspect de sa prise en main, d'une éducation correctement amorcée.

Nous pourrons échanger au sujet de la situation politique au Québec -- mélange instable de somnolence hivernale et de susceptibilité vexée -- , de l'Irak -- dernier merdier sanglant en date --, des Poupées Russes de Klapish, de Babel d'Alejandro Gonzalez Inarritu, de tous les autres sujets qui présentent un intérêt pour elle. Une relation explorant notamment l'érotisme de la fessée ne saurait être monomaniaque.

Au dessert, une possibilité parmi d'autres, nous passons au petit salon qui me sert de salle télé. Elle pose son turlututu sur la causeuse. Je lui proposerai, si la chose l'intéresse, un choix d'illustrations réunies sur Internet et qui concernent la discipline réservée à une jeune fille dont l’éducation et le comportement laissent à désirer. Je l'amène à les décrire dans le détail : les sentiments, les sensations, l'état d'esprit de la demoiselle qui se voit contrainte d'assumer les conséquences de ses actes. Je lui montre un choix de textes -- courts tableaux coquins, lettre récemment reçue de la directrice et qui la concerne, contrat de tutelle qu'elle sera appelée à signer un jour. Nous procédons à un petit exercice de lecture à haute voix. Comment se présente sa diction ? Rend-elle l'intelligence des textes ? Dois-je la pygmalionniser ?

Cinéma, cinéma, nous regardons un choix de films comportant des scènes où le recours à la discipline est illustré (Histoire d'O, Lady Jane, Adieu ma concubine par exemple). Un cinéma de bonne tenue et qui illustre, notamment, la rigueur. Ayant pris place à côté d'elle, je sollicite ses commentaires. Alors vient le moment des travaux d'approche qui amorcent sa prise en main...

Cette leçon peut également se donner devant l'ordinateur où les illustrations se succèdent à l'écran comme dans une présentation de diapositives. Voilà l'informatique mise au service de la pédagogie. L'alternance entre les voluptés et les rigueurs illustrées donnera à ma pupille matière à réflexion. Et me fournira l'occasion d'approfondir l'interrogatoire sur sa conduite et son inconduite récentes. Elle est assise devant l'ordi, les illustrations se succèdent, sans trivialité aucune mais délicieusement explicites, tentatrices, osés. Je me tiens debout derrière elle, je donne ma leçon, j'interroge en caressant sa nuque, ma main effleure le bout de ses seins. Nous passons aux morceaux choisis sur Real Player repiqués dans le Net.

Pour cette séance, quand nous nous connaîtrons mieux, elle se présentera en chemisette, sans soutien-gorge, éventuellement sans petite culotte. Je la veux disponible, un rien fragilisée, tout offerte. Si elle me fait des aveux qui justifient de passer à l'acte, ce sera le signal convenu, je peux la prendre par la main -- ou par l'oreille -- pour la guider, en la morigénant, jusqu'à la salle de bains, tout ambrée et baignant dans la lumière de six lampes. Chapelle ardente. Le jeu en vaut la chandelle.

Passions, hobbys

Lecture et écriture. Ski de fond, cyclotourisme, kayak, visite de musées.

Groupes ou chanteurs favoris

Enya

Albums favoris

Nocturnes de Fauré

Chanteur ou chanteuse que vous aimeriez fesser ou par lequel vous aimeriez être fessée

Pour obtenir des arias, des crescendos, des vibratos bien sentis ?

Réalisateurs favoris

Fellini, Zefirelli, Kurosawa, Kobayashi, Ridley Scott

Films favoris

8 1/2, Ran, Les sept samuraï, Histoire d'O, Aliens II, Black Hawk Down, Kingdom of Heaven, Les palmes de Monsieur Schultz, La vie et rien d'autre, Le violon rouge, Les poupées russes, Babel.






Acteur ou actrice que vous aimeriez fesser

Juliette Binoche



Ecrivains favoris

Jean-François Revel, François Furet, Irene Némirovski... et tant d'autres

Romans favoris

Lord Jim, Joseph Conrad… et certaines œuvres plus croustillantes dont je ne citerai pas le titre.



Personnage de roman que vous aimeriez fesser

Frank, dans « Frank and I ». Un classique de l’érotisme victorien.










Sculpteurs favoris

Rodin. Inconditionnellement. L'esprit dans la chair. Le marbre qui palpite.

Six mots pour décrire votre personnalité

Courageux, responsable, travailleur, compatissant, irrévérencieux, sensible

Vos craintes

Tous les fanatismes : inquisitorial, national-socialiste, stalinien, islamiste ... toujours les mêmes salades. Les mêmes meurtrières imbécillités. Les fruits amers de la paranoïa collective suscitée par des hystériques. La faute originelle de la peur.

Vos névroses

Y'en a pas, y'en a point, y'en a guère

Vos ob-ses-sions

Je n'ai que des préférences intimes, très cher. Et des idées forces.

Votre plus grande qualité

La passion du bonheur d'autrui

Votre pire défaut

Remettre à plus tard le règlement de mes factures... et à ce chapitre, il faudrait sans doute qu'une nounou britannique, compréhensive mais ferme me ramène dans le droit chemin.

Quelle serait la plus belle chose que l'on puisse vous dire ?

« Tu es passé maître de ton art, tu connais ton métier à fond. Tu offres un service de qualité. »

Quelle serait la pire chose que l'on puisse vous dire ?

« Irresponsable ! »