À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

10/22/2007

Ce que l'on fait avec son cul...


Ce que l'on fait avec son cul ou celui d'autrui... on le fait avec son coeur et celui de sa dissemblable. Les neurones doivent d'abord être accro avant que les popotins ne soient de connivence. Par ailleurs, il arrive qu'un bagout avenant semble séducteur au stade des travaux d'approche, que les photos transmises par courriel ne se présentent pas trop mal, témoignant du fait qu'elles ne sont pas très récentes... mais que la prise de contact en chair et en nonosse se révèle surréaliste.

Que faire ? Laissez monter vos invocations à Bouddha, mon ami et méditez sur la vanité du désir, miroir aux alouettes de l'âme. Ou réservez-vous une position de repli.

Ainsi, une virée exploratoire qui vous mène en autocar de Montréal à Québec (trois bonnes heures) à la recherche d'un bonheur espéré... aura un second objet, soit l'exposition que propose le Musée des beaux-arts de Québec, réunissant quelques unes des plus magnifiques toiles du Petit palais, musée des beaux-arts de Paris. Et Sarah Bernhart, somptueusement déployée sur son ottoman rebondi, vous consolera d'un ex-pétard et fille de bonne famille qui vous a régalé téléphoniquemang des reliquats d'une éducation reçue jadis sur les bancs de Stanislas... la demoiselle d'hier ayant dégénérée en un pauvre être adipeux dont le regard voudrait encore briller et que mille invraisemblances professionnelles ont englouti dans un redoutable gouffre d'endettement, tandis que le loup hurle à la porte. Renseignement pris.

Il est onze heures du soir. À bout de souffle, d'imagination, de mots, après une semaine bien tassée merci, vous partagez avec elle le Muscadet de Sèvres emporté dans votre havresac et fourrez dans le frigo brinquebalant le saumon fumé, les pâtés, la fougasse aux olives qui devaient constituer les gueuletons d'un week-end coquin, car à votre habitude vous vous êtes pointé avec les vivres comme Roxanne au siège d'Arras.


Après une nuit d'une irréprochable chasteté, vous la remerciez de son aimable hospitalité, remballez à l'aube votre saint-frusquin les vivres en moins cela va de soi et la quittez en lui caressant les cheveux au passage : « Courage. »


Dans la lumière frisante et argentée, vous montez à l'assaut de Québec, capitale ceinte dans ses murailles toutes lustrées de l'ondée de la veille et dont les rues pentues se gravissent comme celles de San-Francisco, pour croquer au passage la chaleureuse crinière des arbres qui se déploient en splendeur sur la colline parlementaire.

10/06/2007

Très chair...



Très chair... Je suis là, tout près de toi, juste derrière la porte de ta chambre. Elle baigne dans un rayon de lune inquisitif filtré par le balancement aérien des rideaux … et sur fond de silence, tu entends, à peine perceptible, le chuchotement de ma voix. L'accompagne en duo le chuintement de ton corps nu roulant et se débattant sous la légère et enveloppante caresse des draps qui l’emmaillotent comme un cocon recueille une chrysalide. Dépossédé, privé, assoiffé des faveurs qui sont l’éloquent témoignage de l’attachement… ses mille impulsions te tenaillent et t’aiguillonnent avec une amoureuse évidence… puisque cette nuit, sur mon ordre, tu dors nue pour mieux éveiller ton cœur, aviver ta soif, aiguillonner ta faim… puisque tu t’es bandé les yeux d’un foulard de soie noire... puisque tu as enroulé complaisamment autour de tes poignets qui s’entrecroisent au dessus de ta tête couronnée d’or le large ceinturon de cuir à boucle cuivrée qui semble les lier avec une rigueur toute carcérale, te faisant prisonnière.

Savoure la montante marée d’ivresse qui lentement t’engloutit, le vertige entêtant qui te fait perdre pied et d’une chiquenaude t’invite à basculer dans l’abandon… délove, laisse se dénouer la lanière de cuir en m’imaginant qui te libère…délie tes poignets souples … oui… ramène les avant-bras le long de ton torse en deux arcs de cercle, comme une enfant dessine un ange dans la neige poudreuse, comme une alouette donne un coup d’aile afin de prendre plus d’altitude. Croise tes mains adroites sur le doux bombé de ton ventre et laisse tes doigts rêveurs courir jusqu’au bosquet, jusqu’au jardin clos de ton sexe où roucoule ta fontaine, jusqu’au cœur de ton coeur où fleurit la splendeur tropicale qui rend lentement et goutte à goutte son suc à la pensée de leur contact. Manipule la délicatement avec la précaution d'une bouquetière, comble de pinçons appliqués du bout des ongles ses lobes si tendres, parcourus de friselis et lustrés de liqueur… ouvre tes cuisses rondes, blanches, fuselées comme si Rodin en avait ciselé la longue courbe dans un marbre précieux... tandis que tu entends mon pas de loup qui s’approche de ta couche… tandis que tu imagines mes mains les empaumant de part et d’autre du sillon marquant leur point de convergence duveteux pour les ouvrir plus largement encore, comme les pages d'un livre sacré dont je veux percer le mystère… tandis que la caresse de mon souffle parcourt ton intimité l’espace d’un insoutenable instant… avant que mes lèvres ne s’ouvrent toutes grandes comme la gueule avide, béante d’un poisson phosphorescent issu des profondeurs glauques de ton âme et que ma bouche goulue ne cueille, ne happe et n’aspire tout entier le délice proposé à sa généreuse gourmandise… avant que ma langue en explore le puits rosé et en goûte le parfum d’océan remontant comme un saumon à la source première de l’Être. Si tes mains osent m’interdire ton alcôve en un ultime accès de désobéissance entêtée… je saisirai tes poignets et de ma voix d’acier que tu connais aussi, qui fait tressaillir ton âme, mon petit je te menacerai du fouet pour cette rébellion.

Vaincue, comblée enfin, tu lâches prise, tu te livres toute… tu t’abandonnes comme une trapéziste se lance, s’envole, exécute en un éclair son triple salto puis déploie tout son être et tend les bras à l’aveugle, certaine que son partenaire, son complice, son amant, son frère, son père, son homme la saisira puissamment au vol, en cadence et en souplesse à l'instant glorieux où monte, crépite, déferle la vague des applaudissements… et tu gémis, tu couines, tu chantes, les râles jaillissent de ta gorge... ta croupe cavalière retrouvant sa spirituelle vivacité s’incurve, se dodeline, chasse de droite et de gauche et creuse le matelas, dansant le balladi des nuits endiablées !