Le chevalet
Quelle n'est pas votre angoisse, lorsque vous pénétrez dans le gymnase de l'Institut pénitentiel des Soeurs du Précieux Sang où le silence se fait instantanément.
Au centre, trône le cheval d'arçon, monture sauvage et redoutable qui semble prête à ruer. Autour de la machine, formant carré, en rangs alignés dans l'ordre militaire, toutes les pensionnaires se tiennent au garde-à-vous.
De sa main large comme une rame, posée sur vos lombes, le maître de gymnastique vous guide vers le fringant étalon de bois, aux articulations renforcées d'acier, à la ronde croupe capitonnée de cuir, qu'il vous ordonne de chevaucher. Quand vous l'enfourchez et montez en selle, le rondin de son échine vous contraint d'exécuter le plus scandaleux de vos écarts. Puis, vous laissez choir votre torse sur le faux-plat coussiné, légèrement descendant. Parcouru de friselis, votre cul dévoilé se trouve grivoisement retroussé, livré à tous les appétits, à toutes les curiosités, à toutes les rigueurs.
Une confusion extrême rosit vos joues déjà lustrées de larmes, tandis que vos hanches se dodelinent, que votre ventre se presse contre le capitonnage dont il ressent maintenant le grain et perçoit jusqu'aux coutures. Vos cuisses enserrent les flancs de ce dragon dont la chevauchée éperdue vous emportera bientôt jusqu'aux confins de vos rêves les plus aveuglants. Quatre paires de mains adroites, impérieuses, surgies de nulle-part, assujettissent vos genoux et poignets, pour mieux mâter toute velléité de résistance.
Du coin de l'oeil, vous apercevez Maître Haltère -- qui porte bien son sobriquet Haltère Ego. Il se positionne, muscles tendus. Sa main droite brandit un redoutable faisceau de fines branches, déployées en un buisson ardent, fraîchement dénudées de leur feuillage et encore toutes coulantes de sève. Il fixe du regard les deux globes nus que vous lui présentez, apprécie leur teint éblouissant, leur galbe dodu comme le fruit défendu, maintenant sans défense, et surtout la médiane plus nuiteuse et moins glabre de la raie largement ouverte et distendue, qui feront dans quelques secondes l'objet de ses hautes oeuvres.
Puis, retentit l'ordre de la Supérieure : « Pour s'être mise toute nue à l'heure du bain, quarante coups de verges. Fouettée deculottée ! »
0 Comments:
Publier un commentaire
<< Home