À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

1/01/2007

Quand la chair se fait verbe







De tous les érotismes, celui de la fessée est sans doute le plus verbal, celui qui aime se dire et s'entendre dit.

D'abord parce qu'il est minoritaire et a pour prix une certaine solitude existentielle, Dénicher une âme soeur partageant cette propension c'est donc briser une décennie de silence contraint, mais non contrit, d'où la volonté de s'expliquer à soi-même et à autrui dans le cercle confidentiel et restreint d'une « normalité » enfin retrouvée, soit d'une franche et ouverte connivence.

Ensuite parce que cet érotisme théâtralisé est à la recherche de scénarios formels ou informels, d'une trame narrative porteuse des diverses péripéties au fil desquelles s'échelonneront les rigueurs et plaisirs variés mis en partage par les amants terribles que nous sommes. Ainsi se décline le délicieux petit drame de l'incartade, de la semonce, du prononcé de la sentence et de son exécution. Si vous découvrez la femme de votre coeur en train de se masturber, cul nu sur le sofa du salon... avec la cravache qui sanctionne habituellement les incartades de la semaine, comment prendre, dans un silence bêta, les mesures qui s'imposent ? Comment votre voix devenue d'acier n'affirmerait-elle pas la juste autorité que la demoiselle appelle de toute sa palpitante et frémissante chair ? Ici, la parole devient incantation, envoûtement, hypnose, et vise à éveiller, à déployer à faire danser les ombres fascinantes d'un rêve partagé.

Enfin, parce que la sanction est suivie de l'apaisante réconciliation dont la musique adopte le registre d'une tendresse émue. La fautive aux fesses recuites, au cul marbré de striures ou chaleureusement rougi, redevenue toute petite fille, les paupières closes, se blottit, se love dans les bras puissants de l'homme qui l'aime d'une passion si particulière, qui ayant deviné avec intelligence son secret le mieux gardé la possède maintenant tout entière, dont les lèvres embrassent son front, ses yeux, ses joues, et dont la voix tendre la ramène de l'orbite extrême où l'ont catapultée les accents mordants d'une fouettée disciplinaire, d'une sévérité familiale et conjugale bien claquante.

Dans ces cas de figure, la langue française fait merveille, en comparaison des propos dignes de flibustiers en perdition glanés dans certains regroupements américains.