À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

1/13/2007

Vade retro satanas !


L'Abbé Pichette dont l'auguste minois et la démarche oblique de faux-jeton parvenu à l'âge canonique crèvent actuellement nos écrans aimait sonder les reins et les coeurs dans les camps de vacances où il ouvrait à l'humanité en fleur les portes de l'Éternité au fil de multiples déculottages circa 1952 - 1975.
Ah, la belle époque, où Notre Sainte Mère l'Église resplendissait de tous ses lampions en Terre Québec. Elle proclamait la bonne nouvelle avec tant d'ardeur que pour mieux toucher les âmes de ses ouailles, sa main rigoureuse mais aimante leur faisait entrer les vertus par le cul. Laissez venir à moi les petits z'enfants.
Assidûment rabattus en toute naïveté, en toute dévotion, par leurs parents et tuteurs, les tendrons se pressaient par cohortes aux pieds des eunuques du Royaume qui les prenaient sous leur sainte garde. Les amenaient à chuchotter dans les confessionnaux glauques le récit détaillé de leurs écarts mortels et véniels ayant pour premier, de fait pour unique objet l'entrecuisse. Et par glissements progressifs, les invitaient à approfondir la question in camera afin qu'il puissent mieux savourer les voluptés du repentir.
Bilan dans le cas qui nous préoccupe : vingt-quatre accusations de grossière indécence et attentat à la pudeur sur huit victimes qui viennent de fourrer le lascar en taule. Mieux vaut tard.
Commentaire d'André Castonguay, archevêque de Sherbrooke sur la virginité médiatique toute neuve toute resplendissante de l'institution ecclésiale : «Aujourd'hui, c'est tolérance zéro... sans porter de jugement sur le passé. »
De jugement sur le passé ? J'espère bien. Le passé... où de fellations en enculades -- sanctionnées d'une admonestation fraternelle et confidentielle rondement administrée au plus creux du palais archiépiscopal, n'en doutez pas -- l'Église faisait exécuter aux ecclésiastiques pédophiles le circuit de mutations multiples. Et désormais sacrés curés de course, ces Messieurs prenaient périodiquement le bâton du pelerin pour cavaler de canton en principauté et de hameau en village afin que leur âme retrouve au fil de ces périgrinations son immaculée blancheur. Hello ? Goodbye !
Non seulement ce numéro de disparition réapparition livrait-il à l'enculeur embusqué un choix de nouvelles proies bien fraîches, merveilleusement ignorantes de ses antécédents... Il éteignait chez ses plus récentes victimes toute velléité de poursuite en justice, leur douleur se dissolvant pour ainsi dire comme larmes sous la pluie. Le parc immobilier de l'unam sanctam catholicam apostolicam ecclesiam était donc sauf. Ouf !
Et si, manque de pot, fortes d'une revendication de dignité élémentaire et hurlante, elles s'entêtaient à réclamer l'emprisonnement de ces fils de pute et des indemnités en prime auprès de la justice humaine, laïque, voilà le mot clé, les arguments massue faisaient retentir leur chantage pour mâter ces âmes rebelles. D'abord, le sacro-saint pardon, invoqué à contre sens en toute indécence et toujours de saison pour sauvegarder la suprématie eccclésiastique. « Regardez la Croix, Madame, regardez ce sang versé pour nous... pour vous, Madame ! Votre coeur restera-t-il de pierre ? » On ose regimber ? Changement de registre : « Malheur à (celle) par qui le scandale arrive ! »
Comme si la victime était la cause première de ces horreurs qui ont été la plaie d'une société colonisée de l'intérieur par une Église trônant comme un parti-État théocratique parmi la population civile réduite à merci.