À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

11/11/2006

À l'ancienne


Comment ne pas chanter les rigueurs qui réservaient jadis à celles et ceux les appliquant des délices d'autant plus pimentées qu'elles étaient tout empreintes de rectitude, de convenances et s'exerçaient dans le cadre exigeant du bon ordre familial ? L'émouvante innocence d'une demoiselle de dix-huit ans pouvait alors être entretenue grâce à un suivi avisé de ses lectures et la restriction bien conçue de son cercle de connaissances, tout comme le choix de ses maîtres. Que de foudroyantes surprises réservait alors, par contraste, une fouettée, une canée, reçues cul nu, administrées par une nounou d'un tempéramment affirmé, un tuteur exigeant, un proviseur aimant et compréhensif mais ferme, tous rompus aux subtilités de l'éducation conçues comme les recours évidents d'une autorité légitime, et qui savaient calculer leurs effets !

En un temps où l'on ne badinait ni avec l'amour, ni avec la discipline qui est son complément naturel, une pupille pouvait être prise en main avec une magistrale vigueur et ressentir d'autant plus vivement l'efficacité des moyens mis en oeuvre pour rectifier son attitude et réglementer son comportement que sa chair innocente, son imagination sans tache, étaient jusque là restées vierges de ces influences troubles qui enflamment la sensibilité féminine en bouton.

J'évoquerai d'abord les frayeurs marquant la constatation de l'écart commis, puis les frissons de la semonce, tandis que claque la voix magistrale devenue d'acier ou, tout au contraire, que la tendre mélopée du reproche se décline dans un lent chuchottement d'autant plus redoutable qu'il est presque inaudible et évoque déjà le sifflement du jonc -- la prononciation mordante des mots clés désobéissance, insolence, paresse, masturbation faisant pressentir la morsure de l'instrument sur la chair dodue. Angoisses que le pédagogue avisé, le directeur de conscience averti savent prolonger en annonçant sur le champ la sanction prévue mais en reportant son exécution jusqu'à la tombée du soir avec une patience exquise, la coupable étant confinée à sa chambre pour la journée. Aux arrêts de rigueur !

En pénitence. Contrainte de rédiger en guise de pensum une dissertation détaillée ayant pour objet la nature de la faute commise et la sanction idoine. Au fil de cet exercice de style, la plume d'acier tenue entre les doigts tachés d'encre grattait, traçait, déliait sur le papier avec une aveuglante franchise les mots indicibles en bonne compagnie et à la table de famille, évoquait sous la contrainte d'une pressante nécessité les rigueurs qui font la légende des couvents les plus redoutables, tandis que les pâtés noirs trahissant le tremblement de la main maculaient la copie. Car cette main évoquait l'inimaginable, et ce faisant, témoignait, o surprise, de la spontanéité insoupçonnée avec laquelle certaines images jaillissent d'une cervelle d'oiselle que l'on croirait sans tache. Certains détails de la description étonnamment parlante portaient à croire que la lecture des romans de la Comtesse de Ségur avait ouvert des perspectives insoupçonnées à une biche dont la naïveté ne faisait pourtant aucun doute. Se serait-elle par hasard aventurée à parcourir les tômes interdits qui, dans le rayon vitré de la bibliothèque paternelle, alignent leurs luxueuses reliures plein cuir affichant en lettres d'or des titres comme « Harriet Marwood Governess » et « The Pearl » ou encore « The Complete illustrations of Audrey Beardsley »... et qui devraient rester une impénétrable énigme pour une petite Française bon teint, autant que la pierre de Rosette avant que Champollion ne la caresse de son regard inquisitif ? D'autant plus que ces rayons gardés sous clé lui sont strictement interdits. Voilà un nouveau mystère que l'éducateur avisé veillera à sonder plus à fond une fois découverte l'étendue de cette anglophilie, lorsque viendra l'instant si redouté de la lecture à haute voix !

Car rédigé, le pensum doit être lu devant le maître, la maîtresse, à la tombée du jour, et son aveu explicite marque le passage obligé au stade suivant : le rappel de la sentence et la présentation des instruments qui assureront son exécution. Moment des larmes, des excuses, des supplications de surseoir, instant où l'éclair brille dans le regard du disciplinarian, de la directrice ou du proviseur, lorsqu'il, lorsqu'elle intime à la coupable l'ordre de dénuder les chairs si tendres, si sensibles, si rondes et si dodues qui feront bientôt l'objet de ses magistrales prestations ... et dont le dévoilement foudroiera l'intéressée de honte.

Si les impératifs de la chasteté, les traditions de famille, les convictions religieuses ne permettent pas de mettre à nu la coupabele tout entière, la culotte à l'ancienne saura conjuguer à merveille les exigences de la pudeur et les nécessités disciplinaires en permettant d'ouvrir comme une parenthèse de nudité sans effaroucher gravement la vertu immaculée qui fait tout le charme d'une colombe... en ne levant le rideau pour ainsi dire que sur la scène où se déroulera ce petit drame afin de présenter au regard le lieu de son exécution, tout en maintenant la taille correctement corsetée et sans révéler, sans exposer la saillie accomplie des reins et des hanches, la charmante rondeur des cuisses, en ne laissant qu'entrevoir le bosquet déjà sombrement touffu où se niche le foyer, l'âtre ardent et se tapit la moule. Et ainsi, couronné par l'amoncellement des jupes troussées qui drapent les lombes, encadré par les deux pans des bloomers conçus pour les nécessités de l'hygiène intime et qui se déploient désormais comme deux pétales d'un lys, le derrière fait sa ronde et rose apparition, fruit de la passion, dodu à souhait, prêt à flageller.

Il se dénude, émerge et se présente encore mieux tandis que la demoiselle le bombe, le tend, le livre et l'offre en sacrifice d'agréable odeur en se positionnant selon les instructions bien motivées, fort explicites qui la guident tout au long de ce rituel convenu. Voyez le regard qui implore tandis que la croupe, tendre à souhait, se dodeline et s'extrait, émerge de ce cocon de coton, de soie ou de dentelle selon la condition sociale, le statut, la richesse de la pupille... admirez cette corolle désormais épanouie et qui n'enserre, ne restreint plus la croupe juvénile, qu'elle soit robustement populaire ou affiche une finesse tout aristocratique, mais la rend paradoxalement à sa liberté native, encadre et met en valeur la rotnodité de ses joues roses comme un cul de cochonette, alors que dans quelques secondes à peine surviendra l'instant de son asservissement.

De quels rêves ces ébats ne peuplent-ils pas le coeur d'une princesse ou d'un trottin... et même l'imagination de ceux et celles qui jouissent du rare privilège, que dis-je exercent le douloureux devoir de la châtier ? Car la vue de tant de splendeur, de cette aube qui se lève sur la blancheur neigeuse des dessous, de cette rondeur qui rougira bientôt tout comme un crépuscule fait considérer sous un jour nouveau le prix de l'inconduite.

C'est ici que le bras magistral s'élève au-dessus de l'épaule, se dresse et se déploie, mais la main est-elle brandie à plat, large comme une rame et toute prête à giffler la chair tendue comme la peau d'un tam tam ? Ou les doigts se crispent-ils sur le manche d'un martinet dont les lanières dansantes n'attendement que de s'abattre, fouette cocher ? Brandit-elle un faisceau de verges de saule pleureur qui portent bien leur nom, toutes fraîchement ceuillies, macérées dans le vinaigre de cidre cet après-midi et réunies par un ruban rose ? Tient-elle bien haut un redoutable cuir à rasoir dont la large et lourde lanière lustrée menace la chair qu'elle peut meurtrir si elle est maniée à pleine force ? Ou empoigne-t-elle plutôt une canne à l'anglaise qui toute vibrante attend, comme la baguette d'un chef d'orchestre, de déclencher l'ouverture, de marquer le coup d'envoi d'une redoutable carmagnole dont elle battra la mesure et soutiendra le tempo endiablé ? Comment savoir. Je confierai à l'imagination du lecteur, de la lectrice -- oui, oui, n'en doutez pas -- le soin de compléter ce récit en y ajoutant ce petit détail qui fait vrai, qui fait mouche, puisé, cueilli dans le jardin secret de leur intimité. Le tout comme il vous plaira.

Mais nous ne manquerons pas d'évoquer quels accents on entend maintenant fuser de derrière la porte close de l'étude professorale, de la chambrette ou du petit salon transformés en salle des rigueurs, tandis que sonne l'heure de la sanction, où se paiera le prix de l'insolent défi aux règles. Car il arrive qu'un pupitre, qu'une table à café, qu'un cheval d'arçon ramené du gymnase où il a été acheté d'occasion comme neuf, soient transformés en un redoutable échafaud que l'on croirait conçu pour une fouettée judiciaire administrée à l'école de réforme, par la pose de multiples points d'ancrage positionnés en vue d'accueillir et d'assujettir les extrémités ou la médiane des membres d'une patiente rétive, désormais harnachée : poignets et chevilles, mais aussi pli du genou, haut des cuisses, taille, torse, coudes au besoin. Assujettissement qui la livre tout entière à la merci de son éducateur et fournit une argumentation fort convaincante au stade de l'interrogatoire plus détailé qui précède l'infliction des sévérités.

Rien n'empêche alors le maître de séant d'avoir recours à des subtilités d'une efficacité insoupçonnée par un non-initié en la matière et de gratifier de pinçons, du bout des ongles du pouce et du majeur, toute l'hémisphère tremblante du derrière ainsi livré, ce qui lui permettra d'obtenir instantanément les précisions souhaitées, surtout s'il les prodigue aux abords du sillon plus sombre, de la vallée des délices z'é des parfums qui fend le cul livré à merci pour faire bien correctement tressaillir la chair assujettie. Pourquoi ne pas alterner mansuétude et fermeté, l'une mettant l'autre en valeur ? Ainsi, la morsure des ongles parcourant toutes les latitudes et longitudes, affolant la croupe qui déjà chasse côté cour et côté jardin, se détache par contraste sur l'émouvante antithèse de la paume qui receuille chaleureusement en alternance le coussinet droit et gauche, soupèse, pétrit avec une compréhensive tendresse les miches émues par tant de sollicitude. Les lèvres du sexe déjà lustrées témoignent-elles du fait que le coeur de ce coeur, mignon comme un valentin, rend déjà son suc ? L'éducateur rompu à l'exercice sait que ce dégorgement marque le point où les verges doivent être appliquées, puisque l'ivresse montante de l'élève et son envol au pays des perditions en tempéreront désormais l'amertume et permettront de sanctionner la faute avec d'autant plus de fermeté.

Tous aveux faits et toute honte bue, acculée à l'impudeur, la coupable accentue encore plus le retroussé de ses reins, s'arc-boutant contre le meuble, tendant et faisant gémir les liens qui assujettissent ses poignets, corsètent sa taille, ficellent ses chevilles, avec une fougue que l'on croirait amoureuse si son innocence savamment entretenue, son assiduité au petit catéchisme, ne plaidaient pas pour la pureté de ses intentions.

Son fustigateur saisit entre le pouce et l'index l'instrument choisi -- vous l'avez deviné, il s'agit bien de la canne. Son extrémité est ornée d'une languette de cuir pourvue de minces lanières, de petits lacets qui se déploient en étoile comme les pattes d'une araignée. Un raffinement conçu pour claquer, cingler et troubler tout à la fois. Le maître, la maîtressse des hautes oeuvres se place à la distance requise et ajuste le tir, tenant à bout de bras la tige souple, noueuse et blonde, tapottant de l'extrémité qui vibre déjà à l'unisson d'une ferveur partagée, la croupe vierge qui oscille et se dodeline tandis qu'au plus charnu, au plus rondelet, la morsure de la fine verge, le claquement de la palette, l'aguichement des lanières de cuir qui en rayonnent procurent un avant-goût des mesures qui suivront dans l'instant.

Régulière comme le tic tac du métronome qui réglemente la leçon de piano, la fouettée commence. L'application mesurée, raisonnée, sans excès vise la droite, la gauche, en alternance, avec méthode, avec juste ce qu'il faut de sévérité pour bien marquer le coup et susciter le repentir. Porté par dessus l'épaule, le regard craintif et éveillé de la patiente impatientée suit la danse, la contredanse des applications ciblées, suffisamment affirmées pour que sa bouche s'entrouvre, pour que ses lèvres, sa langue, ses dents laissent échapper le couinement qui marque son repentir, pour que ses yeux fixent avec fascination l'instrument dont la minuscule tapette claque et reclaque dont la tige mordille et titille ce turlututu qui, renseignement pris, n'est pas du tout innocent. Vous imaginiez l'instrument ramené par dessus l'épaule et appliqué à force en un long, gracieux et effrayant arc de cercle de telle façon que son tranchant contact menace de buriner d'un sillon violacé la chair offerte en holocauste ? Ne craignez rien. Maniée d'une souple flexion du poignet, comme pour la pêche à la ligne, la canne fait d'autant plus mouche qu'elle s'élève sur le quart d'une pleine circonférence sans plus et que son application vise la rondeur située juste au-dessus du pli fessier. À hauteur de la chatte et de l'anus, disons les choses par leur nom. Le maître, la maîtresse appuient alors l'effet, augmentent l'impulsion par degrés progressifs tant et si bien qu'ils voient se contracter, à chaque application et en cadence, tout l'entrecuisse dont le spasme est maintenant livré à leur regard et proposé à leur observation en un charmant et incoercible ballet des splendeurs. Les manuels les plus avisés conseillent de ne pas aller au-delà de ce point d'équilibre, de ce point d'orgue, ce point de fusion, jusqu'à ce que, d'abondance, jaillissent les larmes.