À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

4/23/2007

L'écolière de nos rêves... et cauchemars : EXOTICA d'Atom Egoyan


Dans le concert généralement débonnaire, pittoresque et inoffensif qui a trop souvent donné le la du cinéma Canadien, EXOTICA d'Atom Egoyan démontre, comme s'il fallait le confirmer, que l'on peut concevoir un cinéma diablement pertinent à partir des angoisses et des indignités qui font battre sur un rythme plus sombre le coeur humain dans un pays où l'existence n'adopte pas, loin s'en faut, les accents d'une symphonie pastorale.

Parmi les personnages qui peuplent sa toile artistement tissée dont nous parcourons la spirale pour parvenir à son épicentre, Christina (Mia Kirshner) l'écolière effeilleuse occupe la place de choix qui lui revient par la magie du charme trouble dont elle nous hypnotise, signature toute naturelle de son innocence violée et dévoilée. Le tout aux martelants accents d'Everybody Knows dont Leonard Cohen nous régale, hymne sombrement incantatoire au néant, au mensonge, à l'hypocrisie, à la violence, au naufrage de consciences désaxées et de vies perdues, emportées dans un univers où tout chavire.


Everybody knows that the dice are loaded
Everybody rolls with their fingers crossed
Everybody knows that the war is over
Everybody knows the good guys lost
Everybody knows the fight was fixed
The poor stay poor, the rich get rich
That's how it goes
Everybody knows

D'origine juive et moine bouddhiste, il faut le faire, Cohen est l'un des chansonniers et poètes les plus affirmés du Canada anglais. Il allie avec une rare capacité d'évocation la spiritualité et les ardeurs d'une chair hurlante qui nous fait osciller entre état de manque et satiété pour nous laisser sur le carreau quand vient le moment redouté des adieux (voir Closing Time).

Entendons-nous. Le Club EXOTICA où Christina et d'autres hirondelles s'exhibent aux petites heures n'est pas une maison close, car y règne l'inflexible consigne du look but don't touch qu'applique avec une poigne virile Eric (Elias Koteas) le DJ-maître à rêver-videur-aux-petites-heures... et titulaire d'un baccalauréat en communication s'il vous plaît -- clin d'oeil d'Egoyan aux formations universitaires de haut vol débouchant sur des perspectives professionnelles hypothétiques.

Ex-amant de Christina, il a convenu d'engrosser, en service commandé et sur contrat dûment conclu et signé, Zoé (Arsinee Khanjian, femme d'Egoyan), patronne de l'établissement. Quand a cette dernière, enceinte jusqu'aux dents, elle comble Christina de baisers plus que maternels jusqu'à ce que notre strip-teaseuse en fleur découvre le pot aux roses.


En piste et à sa table, Christina exécute ses girations au bénéfice de Francis (Bruce Greenwood) auditeur d'Impôt Canada dont la fille, authentique écolière de bonne famille et pianiste en herbe -- voilà le coeur sombre de l'intrigue -- a été violée et assassinée il y a deux ans. Il en retrouve la réincarnation fantasmée dans le numéro de Christina, jadis gardienne de son enfant disparue. Révélation en fin de parcours au fil des flashbacks : ce sont Eric et Christina qui découvrent le corps, lors d'un ratissage policier en rase campagne. Boucle bouclée, au prix d'une série de coincidences qui forcent la note dans une métropole comme Toronto, si ces gens ne sont pas tous issus du même coin de banlieue, ce qui n'est pas exclu.

Les membres de ce singulier ménage à quatre tissent la trame et la chaîne de leurs destins conjugués et leurs secrets respectifs se révéleront, tandis que l'intrigue se délove et se dévoile. Serre chaude des sens foisonnante de palmiers artificiels qui rappellent en version kitsch les jungles touffues du Douanier Rousseau, l'Exotica exerce sur sa clientèle l'envoûtement moyennant finances du désir éveillé juste ce qu'il faut au bénéfice de mâles venus se pencher un peu-beaucoup sur l'abîme du rêve dans son clair-obscur bleuté sans y basculer tout à fait, car vient inévitablement le moment de la fermeture où tinte la caisse enregistreuse.
Les miroirs sans teint de l'établissement permettent aux exploitants embusqués d'épier leur clientèle en turgescence. Ils complètent ce tableau où l'égotisme jouit de voir sans être vu tandis que le narcisse, titillé, s'offre à titre onéreux la prestation convenue d'une exhibition sur commande en guise d'entertainment.

De sa voix de barcarolle de second plan, Eric situe le tout :

« Let me ask you something gentlemen. What is it that gives a schoolgirl her special innocence? Her sweet fragrance? Fresh flowers? Light spring rain? Or is it her firm young flesh inviting your every caress, enticing you to explore the deepest, most private secrets ? »

« Don't you think you owe it to yourself to do something that'll make you feel like you're someone special? You are someone special. Five dollars is all it takes to prove it...»

Vous êtes quelqu'un. Et cela ne coûte que cinq dollars pour le prouver...

Ainsi sollicitée, la pupille perdue d'honneur comble sa clientèle de déhanchements aussi largement chaloupés que possible qui témoignent d'une éducation à refaire. Ce cul qui se voudrait juvénile se trémousse tant et si bien que l'on s'égarerait à appliquer la règle de conduite. Fantasme impertinent... tandis que le baryton rocailleux de Cohen, le martèlement incantatoire de la mélodie, évoquent les tourments marquant la fin d'un monde qui bascule. Vidé de la boîte, Francis rêve d'une vengeance corse et passe à un cheveu de révolvériser Eric dans un fond de cour. La peste annoncée de l'inexpiable déjà commis -- le massacre de l'innocente enfance par le désir devenu fou à la recherche de voluptés toujours plus raides -- menace de déchaîner ses fléaux. Un ange noir passe, sans plus.

And everybody knows that you're in trouble
Everybody knows what you've been through
From the bloody cross on top of Calvary
To the beach of Malibu
Everybody knows it's coming apart
Take one last look at this Sacred Heart
Before it blows

And everybody knows

4/07/2007

Folle de son cul... en reprise


Elle est folle de son cul, vous dis-je... ou du moins affolée par le sort que son amant lui a jeté, par l'envoûtement dont elle fait l'objet, par les liens amoureux qu'il tisse et noue pour mieux l'initier à ses vertigineux mystères, par le bandeau qui l'invite à faire le saut d'une foi aveugle, par les voluptés inconnues que son tuteur et tentateur l'amène à explorer, comprendre, savourer, assouvir et qui ravivent ses rêves déjantés, ses égarements éhontés de petite fille. Instant de feu, d'ardeur mordante, lorsque le fouet siffle et dresse la chair nue, tandis que cette dernière devenue bonne première parle d'autant plus éloquemment qu'on lui impose à main forte l'aimable devoir de réciter sa leçon !
Avec nos remerciements émus à Jan Saudek http://www.saudek.com/ et François (regardscroises@yahoo.fr) qui a eu l'amabilité de nous transmettre le fichier.

O amants



Quand vient l'heure sacrée, voyez comment le jeune prince dénude son amante dans la pénombre de nos rêves et empoigne la chevelure qui ne demande qu'à être saisie tandis qu'il acceuille et savoure la bouche tout offerte, qu'il lovera bientôt ses bras autour du corps somptueusement abandonné comme une cité conquise.


Éternelle étreinte d'une statue... de sable, oui, l'auriez-vous cru ? Paradoxe extrême d'un désir parvenu à son point de fulgurance représenté par le plus instable et fugace agglomérat qui soit de particules qui se dessoudraient, se dissolveraient instantanément si ce petit chef d'oeuvre était jeté à la mer comme une mandala est confiée aux profondeurs oublieuses de l'Océan.

Le harnais de pouliche


Variante de la ceinture de chasteté, le harnais de pouliche, soit de discipline et d'impudeur, se présente sous diverses formes. Deux larges ceinturons bien ajustés au plus serré, un pour la taille, l'autre, perpendiculaire, pour l'entrecuisse. Deux ou trois oeufs vibrants côté jardin et côté cour, introduits avec une bonne noix de Noxema ou de Vicks. Un étui fixé au ceinturon de taille pour les commandes sur fil. La plume sert à titiller ou piquer délicatement la chatte et le bouton de rose pour aller au fond des choses au cours de l'interrogatoire qui précède et justifie la mise en place du tout. Voilà.

Lorsque le sexe et les viscères vrombissent, lorsque les hanches de l'élève mise au piquet se dodelinent, ce qui témoigne du vertige qui l'emporte tandis qu'elle trépigne en cambrant ses fesses d'autant plus superbement épanouies qu'elles sont harnachées de cuir noir, le tuteur va quérir le martinet, empoigne sa pupille par la crinière et l'embrasse à pleine bouche. Puis il aspire puissamment la langue de la demoiselle et la saisit entre ses dents juste ce qu'il faut, pour la savourer tout entière en lui prodiguant un profond baiser de colombe. Alors, il recule d'un pas et se met à la distance requise pour l'application des rigueurs, car voici venue l'heure de la semonce. Ce soir, on danse.

4/02/2007

Tandis que la vie...



Tandis que la vie sourd, pointe, se dresse, jaillit et se déploie, sollicitée par une ondée drue de mars, soyons partisans de l'amour ardent sans excuses et sans explications, soit... mais que notre horizon intellectuel ne se situe pas à hauteur du trou de balle de quiconque. Car ce que nous faisons avec notre corps nous l'accomplissons de l'abondance du coeur et sommes avant tout hommes et femmes d'Esprit.

4/01/2007

L'amour fauve







Je sais capturer, réduire à merci les bonheurs les plus impudiquement sauvages, pénétrer dans la cage de l'amour fauve le fouet à la main pour le dresser d'autorité... et lui enseigner que son nom est aussi Tendresse.