À l'ombre des jeunes filles en fruit

Quel charme trouble dégagent ces demoiselles parvenues à maturité et dont les comportements appellent encore des mesures que l'on croirait être le fait de la prime jeunesse ! Un éducateur expert saura conjuguer tendresse et rigueur à leur bénéfice et voilà ce qui fait l'objet de notre réflexion.

1/28/2007

Vénus



Deux comédiens blanchis sous le harnais et parvenus à l’âge canonique , Maurice et Ian (Peter O’Toole et Leslie phillips respectivement) n'ont jamais connu plus qu'un honnête succès. En fin de parcours, ils poursuivent une carrière qui s’étiole et assument avec autant de philosophie que possible les mille indignités de la sénescence. La routine de leur quotidien marquée par l’échange d'amicales saties et bourrades lors du petit déjeuner pris au café du coin est bouleversée par l’irruption de la petite nièce d’Iian, Jessie (nouvelle venue à l’écran Jodie Whittaker).

Autant Jessie met les nerfs fragiles de son oncle à rude épreuve, autant elle fascine Maurice. Le déclin de la chair ne lui laisse que les reliquats de la séduction. Mais les frissons résiduels qu'elle éveille en lui l'amènent à prendre conscience du fait que mille cavales hédonistes l'ont sans doute amené à ne vivre que des apparence dont il affiche aujourd'hui les oripeaux, que le rideau va bientôt tomber. Quant à Jessie, trottin rebelle aux oreilles constellées de breloques, décrocheuse en goguette qui s’empiffre de malbouffe, elle apprendra à se respecter elle-même et à estimer autrui, pour accorder à Maurice la grâce d’agoniser dans ses bras roses et frais, ultime étreinte d’un séducteur impénitent jusques à l'agonie et que la faucheuse vient cueillir à son heure, soit toujours trop tôt.

Au fil de ces amours qui ne sont pas synchro, les regrets montent du temps révolu où Maurice affichait aux dépens de sa légitime (Vanessa Redgrave) le charme fou d’une trentaine dissolue menée par-dessous la jambe et sous les feux de la rampe, tandis que la réussite lui souriait et la gloire lui posait un lapin. Le tout donne à cette confrontation de l’insolente, incertaine et bravache jeunesse, de la vieillesse parvenue à l'heure des bilans in extremis, une grandeur insoupçonnée à laquelle la présence souveraine de Peter O’Toole, désormais buriné par ses 75 ans, confère toute son envergure. Exercice périlleux : le tournage s’est soldé pour O’Toole par une fracture de la hanche avec remplacement, rançon de la gloire. Peut-on espérer que cet ultime envoi sera couronné d'un Oscar, consécration qui a jusqu'ici éludé O'Toole malgré sept nominations ?

Là d’où viennent les hurlements, là sera la féministe. Car si Jessie est majeure, n’ayez crainte, les certitudes convenues de la rectitude politique quant à l’homme ce cochon en prennent un sacré coup. Surprise, étonnement, cette relation intergénérationnelle et asymétrique se révèle aussi touchante qu’humaine. L'impuisance avouée de Maurice exclut le sacro-saint miracle de la maternité, le seul qui soit à la portée d'un caniche. La cabale des dévotes sans humour et toutes en humeurs n’a qu’à aller se coucher.

http://www.thefilmfactory.co.uk/venus/



1/17/2007

Mystère



Nos bonheurs complexes et paradoxaux ont de quoi inquiéter une maman toute libérale et qui vous a gratifié dès la petite enfance d'une irréprochable éducation sexuelle. À l'appui, semait-elle la moquette de votre chambre de magasines spécialis dont les pages pastel illustraient à l'envie le congrès amoureux à l'aide de planches anatomiques du meilleur goût... complétées de photos de couples enlacés, merveilleusement nus, aussi ensoleillés que possible et multiethniques pour la bonne bouche ? C'est bien sûr de moi que je parle : comme père yuppie et freudien et tout le bataclan je l'ai fait. Imaginez la réaction de mes gosses adolescents.

Résultat : je suis la plaie et le couteau ? Je suis les miches et la spatule, à tout le moins. Le fouet et le popotin peut-être, les soirs de grande impudeur. Volupté cinglante mais pas cinglée, quand tu nous tiens ! Comment ? Pourquoi ? Hasard génétique ? Karma hérité d'une existence antérieure ? Oédipe mal engagé ? Énigme du sphynx, mi homme, mi félin, qui nous dévisage dans la nuit étoilée de nos rêves en saisissant notre sexe entre ses griffes. Les plus secrets et fulgurants replis de notre intimité sont pour nous mystère tandis que leur décharge explosive, leur illumination inattendue nous taraudent et nous terrassent périodiquement. Plus on veut mâter cette pulsion, la fourrer au placard de l'oubli, plus le retour du refoulé inonde insidieusement tout le reste.

Il est préférable, je crois, de lui accorder son dû dans un boudoir du coeur aménagé avec philosophie, où l'amitié et la tendresse auront leur juste part puisque ce que l'on fait avec son cul, on l'accomplit aussi avec son âme.

1/14/2007

Le chevalet


























Quelle n'est pas votre angoisse, lorsque vous pénétrez dans le gymnase de l'Institut pénitentiel des Soeurs du Précieux Sang où le silence se fait instantanément.

Au centre, trône le cheval d'arçon, monture sauvage et redoutable qui semble prête à ruer. Autour de la machine, formant carré, en rangs alignés dans l'ordre militaire, toutes les pensionnaires se tiennent au garde-à-vous.

De sa main large comme une rame, posée sur vos lombes, le maître de gymnastique vous guide vers le fringant étalon de bois, aux articulations renforcées d'acier, à la ronde croupe capitonnée de cuir, qu'il vous ordonne de chevaucher. Quand vous l'enfourchez et montez en selle, le rondin de son échine vous contraint d'exécuter le plus scandaleux de vos écarts. Puis, vous laissez choir votre torse sur le faux-plat coussiné, légèrement descendant. Parcouru de friselis, votre cul dévoilé se trouve grivoisement retroussé, livré à tous les appétits, à toutes les curiosités, à toutes les rigueurs.

Une confusion extrême rosit vos joues déjà lustrées de larmes, tandis que vos hanches se dodelinent, que votre ventre se presse contre le capitonnage dont il ressent maintenant le grain et perçoit jusqu'aux coutures. Vos cuisses enserrent les flancs de ce dragon dont la chevauchée éperdue vous emportera bientôt jusqu'aux confins de vos rêves les plus aveuglants. Quatre paires de mains adroites, impérieuses, surgies de nulle-part, assujettissent vos genoux et poignets, pour mieux mâter toute velléité de résistance.

Du coin de l'oeil, vous apercevez Maître Haltère -- qui porte bien son sobriquet Haltère Ego. Il se positionne, muscles tendus. Sa main droite brandit un redoutable faisceau de fines branches, déployées en un buisson ardent, fraîchement dénudées de leur feuillage et encore toutes coulantes de sève. Il fixe du regard les deux globes nus que vous lui présentez, apprécie leur teint éblouissant, leur galbe dodu comme le fruit défendu, maintenant sans défense, et surtout la médiane plus nuiteuse et moins glabre de la raie largement ouverte et distendue, qui feront dans quelques secondes l'objet de ses hautes oeuvres.

Puis, retentit l'ordre de la Supérieure : « Pour s'être mise toute nue à l'heure du bain, quarante coups de verges. Fouettée deculottée ! »


Churchill


A headmaster...

has resources at his disposal which no prime minister was ever invested with.

Winston Churchill

La reprise d'été

S'étant émoustillée
Au bar Le Popotin
Plutôt que d'étudier
Ses maths et son latin
Toute la promotion
Rata son examen
Voyez sa confusion.
*
Outré, le titulaire
Se jure de sévir,
Ordonne, impératif :
« Cul nu, fini de rire ! »
*
Elles obtempérèrent
Et c'est déculottées
Qu'elles se qualifièrent
À la reprise d'été.

1/13/2007

Vade retro satanas !


L'Abbé Pichette dont l'auguste minois et la démarche oblique de faux-jeton parvenu à l'âge canonique crèvent actuellement nos écrans aimait sonder les reins et les coeurs dans les camps de vacances où il ouvrait à l'humanité en fleur les portes de l'Éternité au fil de multiples déculottages circa 1952 - 1975.
Ah, la belle époque, où Notre Sainte Mère l'Église resplendissait de tous ses lampions en Terre Québec. Elle proclamait la bonne nouvelle avec tant d'ardeur que pour mieux toucher les âmes de ses ouailles, sa main rigoureuse mais aimante leur faisait entrer les vertus par le cul. Laissez venir à moi les petits z'enfants.
Assidûment rabattus en toute naïveté, en toute dévotion, par leurs parents et tuteurs, les tendrons se pressaient par cohortes aux pieds des eunuques du Royaume qui les prenaient sous leur sainte garde. Les amenaient à chuchotter dans les confessionnaux glauques le récit détaillé de leurs écarts mortels et véniels ayant pour premier, de fait pour unique objet l'entrecuisse. Et par glissements progressifs, les invitaient à approfondir la question in camera afin qu'il puissent mieux savourer les voluptés du repentir.
Bilan dans le cas qui nous préoccupe : vingt-quatre accusations de grossière indécence et attentat à la pudeur sur huit victimes qui viennent de fourrer le lascar en taule. Mieux vaut tard.
Commentaire d'André Castonguay, archevêque de Sherbrooke sur la virginité médiatique toute neuve toute resplendissante de l'institution ecclésiale : «Aujourd'hui, c'est tolérance zéro... sans porter de jugement sur le passé. »
De jugement sur le passé ? J'espère bien. Le passé... où de fellations en enculades -- sanctionnées d'une admonestation fraternelle et confidentielle rondement administrée au plus creux du palais archiépiscopal, n'en doutez pas -- l'Église faisait exécuter aux ecclésiastiques pédophiles le circuit de mutations multiples. Et désormais sacrés curés de course, ces Messieurs prenaient périodiquement le bâton du pelerin pour cavaler de canton en principauté et de hameau en village afin que leur âme retrouve au fil de ces périgrinations son immaculée blancheur. Hello ? Goodbye !
Non seulement ce numéro de disparition réapparition livrait-il à l'enculeur embusqué un choix de nouvelles proies bien fraîches, merveilleusement ignorantes de ses antécédents... Il éteignait chez ses plus récentes victimes toute velléité de poursuite en justice, leur douleur se dissolvant pour ainsi dire comme larmes sous la pluie. Le parc immobilier de l'unam sanctam catholicam apostolicam ecclesiam était donc sauf. Ouf !
Et si, manque de pot, fortes d'une revendication de dignité élémentaire et hurlante, elles s'entêtaient à réclamer l'emprisonnement de ces fils de pute et des indemnités en prime auprès de la justice humaine, laïque, voilà le mot clé, les arguments massue faisaient retentir leur chantage pour mâter ces âmes rebelles. D'abord, le sacro-saint pardon, invoqué à contre sens en toute indécence et toujours de saison pour sauvegarder la suprématie eccclésiastique. « Regardez la Croix, Madame, regardez ce sang versé pour nous... pour vous, Madame ! Votre coeur restera-t-il de pierre ? » On ose regimber ? Changement de registre : « Malheur à (celle) par qui le scandale arrive ! »
Comme si la victime était la cause première de ces horreurs qui ont été la plaie d'une société colonisée de l'intérieur par une Église trônant comme un parti-État théocratique parmi la population civile réduite à merci.

1/12/2007

Contrat de tutelle...


L'an nouveau appelle les excellentes et fermes résolutions de marcher droit.
Pari tenu dans trois mois ? Comment savoir... Consigner la chose par écrit l'inscrit dans un cycle de planification et d'évaluation du rendement, si cher aux multinationales qui président à nos destinées.
Les paroles s'envolent. Les écrits rappellent à une pupille les engagements pris en début de semestre... les obligations qui en découlent, les sanctions qui marquent les dérobades, les faux-fuyants, les oublis, mais surtout, la mauvaise volonté !
Pension Martinet
Pour l'éducation des jeunes filles rétives
999, boulevard du Divin Marquis
Saint-Abélard Qc
0H0 WOW

Contrat de tutelle

Janvier 2007

Par la présente, je soussignée, S..., de mon plein gré, consciente des conséquences et des obligations qu’entraîne cet engagement pour moi, me place sous l’autorité de Monsieur André Martinet. Je désire lui confier la charge et la responsabilité d’être mon tuteur, mon instructeur et mon mentor.

À ce titre, Monsieur Martinet convient d’assurer mon éducation, soit ma formation intellectuelle, morale, affective et sexuelle avec une amicale et tendre diligence, de s’y dévouer avec constance, intégrité et fidélité.

En retour, je me confie entièrement et sans réserve aucune à sa tutelle et à son autorité, qu’il exercera in loco parentis. En qualité de pédagogue, il aura plein droit de m’imposer une discipline toute professorale et parentale.
À ce titre, il pourra me donner mon bain et veiller à ma toilette intime comme le ferait un maître chargé de la garde d’une pensionnaire; m’assigner lectures, leçons, devoirs et travaux que je serai tenue d’effectuer promptement, de bonne grâce et à son entière satisfaction.
Il aura également le droit de sanctionner mes incartades en ayant recours aux mesures et châtiments qui sont d’usage courant dans les bonnes familles, pensions et institutions de redressement : les pensums et retenues, ainsi que les châtiments corporels, ce terme désignant plus spécifiquement la fessée déculottée appliquée derrière portes closes, à main nue ou à l’aide d’un choix d’instruments, à sa discrétion, selon la nature et la gravité de la faute -- règle, férule, verges, courroie, baguette, fouet. La correction pourra être infligée dans une diversité de positions, sans ou avec le recours au harnais de discipline et aux liens, jusqu’à obtention de l’inconditionnelle et déférente soumission à laquelle un tuteur doit pouvoir s’attendre de la part d’une pupille placée sous sa bonne garde.

En foi de quoi je signe ce 10 janvier 2007.

S...
(signature de l’élève)

André Martinet
(signature du maître)

1/11/2007

La compo de la semaine

Cet essai, vous l'avez bâclé de mauvaise grâce, à la và-comme-je-te-pousse, en rêvant à la hampe, au zob de votre nouveau petit ami sur lequel votre chatte soyeuse s'empâle et se trémousse depuis deux semaines fertiles en escapades pour mieux l'inciter à vous pistonner d'enthousiasme. Et votre prose accuse toutes les étourderies que le correcteur, supervisant l'étude de seize heures, y relève.

Tout en surveillant d'un oeil exercé les demoiselles de la cinquième C qui oeuvrent assidûment aux devoirs du jour, il inscrit dans une série de sparages rageurs accusant sa déception croissante les encerclés, traits, flèches, soulignés z'é reformulations qui dénoncent et dénombrent les vices de votre texte, faute de pouvoir sanctionner les vôtres.

Que dire des appréciations dont le verdict s'inscrit dans les interlignes comme des zébrures marquant la chair blanche du papier : « Style bancal, lieu commun, hors-registre, relève de la langue parlée, voir relâchée ! » Que dire des anglicismes devant lesquels il se récrie car vous avez repiqué quelques malencontreux extraits de la revue Châtelaine, feuille de chou pour poules de banlieue en détresse qui égrène les lieux communs féministes soft dans ses colonnes coincées entre les annonces de soutien gorge miracle et les photos léchés d'extraordinaires petits plats : « La Québécoise d'aujourd'hui a l'opportunité de se développer professionnellement, alors que sa mère n'avait d'autre alternative que de procréer. »

« Et de trois ! », s'exclame avec une incrédulité accablée Monsieur Louis Ducran, titulaire de langue et littérature française. « Lit-et-ratures... l'accent étant mis sur ratures » précise-t-il quand il se veut badin et débonnaire, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui.

À bout de patience, de nerfs, de souffle, de tout, l'enseignant va céder à la tentation de catapulter son Bic en or par la fenêtre entrouverte à l'instant où la cloche marque de sa sonnerie métallique et stridente la fin de la période. Tandis que la classe s'ébroue dans les préparatifs du départ, la voix claire de Monsieur Ducran domine la cohue, affirmant les exigences du devoir : « Bon week-end à toutes. Pour lundi, n'oubliez pas de terminer La gloire de mon père. Nous parlerons de Pagnol la semaine prochaine. Et je demanderai à mademoiselle Sophie Pasteur de bien vouloir rester à son pupître. Oui, Mademoiselle. J'ai à vous parler. »

Un silence lunaire tombe instantanément. Sous le feu croisé de trente regards avertis et convergents, vous fondez jusques à rendre l'âme. D'autant plus qu'à votre habitude, c'est sans culotte que vous vous êtes pointée en classe ce matin, comme tous les matins. Vos fesses nues savourent quotidiennement le contact du bois verni de votre chaise qu'elles réchauffent et gratifient de vos sucs sous le drapé de votre uniforme. Elles pourraient trahir, si jamais elles étaient soumises à une inspection plus atreignante, vos accrocs inattendus au code vestimentaire de la Pension, que vous prenez, pour ainsi dire, par dessous la jambe.

Dans la classe vide, où les derniers chuchottements riches de sous-entendus de vos congénères qui la quittent font écho comme s'ils avaient été répercutés par les voûtes d'une cathédrale, vous croiriez volontiers que le battement éperdu de votre coeur ferait frémir les glaces des grandes baies vitrées où se déverse l'oblique flot doré du jour qui penche.

-- Venez ici ! ordonne Monsieur Ducran. Devant mon bureau.

Vous quittez votre siège, soulevant votre derrière du bois verni et chaud auquel l'épiderme rendu moïte par soixante minutes d'assises semble adhérer. L'air ambiant fait frissonner le coeur de votre intimité.

Votre jupe écossaise, joliment plissée, se drape sur les rondeurs de votre croupe, tandis que vous obtempérez. Un courant d'air mutin s'insinue entre vos cuisses comme pour taquiner votre sexe. À cela s'ajoute le fourmillement qui aguiche vos miches. N'étant pas enserrées et contenues par le fourreau d'une culotte de coton blanc, elles se côtoient en toute liberté sous le balancement caressant des plis de votre kilt, se blotissent l'une contre l'autre, se dodelinent dans un tendre voisinage, charnelles et dodues de part et d'autre de la raie un peu poisseuse qui marque leur amoureux point de contact.

Vos cuisses d'une élégence si fine que vous ne manquez jamais de les mettre en valeur en remontant juste ce qu'il faut la jupette de votre uniforme, semblent maintenant flancher à chaque pas incertain que vous accomplissez par pur automatisme, comme une putain menée au supplice du fouet dans un tintamarre de quolibets populaciers, promise à la flétrissure infligé par le bourreau masqué qui arpente impatiemment l'échafaud.

Tout ce bouquet de vertiges qui fait s'épanouir les pétales de votre sexe coulant et frémit dans votre petit ventre tendre et rond, investit votre poitrine haletante et se déploie dans votre esprit qui s'embrase, fasciné, lorsque vous voyez l'enseignant retirer du tiroir de son bureau la longue baguette de bambou, fine souple et vibrante ultime et plus effrayant recours de l'établissement.

Il la fait bomber, la tend à hauteur de son torse. Son regard, portant jusqu'au dixième rang où vous avancez d'un pas incertain, vous cloue sur place et vous contraindrait volontiers à vous agenouiller comme lorsque sonne l'heure de la contrition, à la chapelle.

Moment terriblement délicieux et délicieusement terrible !

1/06/2007

Excuses et repentirs


Quand vient l'instant de la réconciliation, des excuses circonstanciées sont la marque d'une éducation accomplie, le fait d'une prise en main portée à son point de perfection. Quoi de plus touchant que la vue d'une jeune fille disciplinée rendant hommage à celui qui lui interdit manu militari les égarements de l'inconduite, qui sait la faire marcher droit et lui rappeler ses devoirs petits et grands ?

À cette fin, l'art de baiser les verges doit être inculqué à une demoiselle, puisque ce compliment exprime mieux que tout autre la juste déférence à laquelle a droit le détenteur d'une amoureuse autorité.
Aussi la fautive châtiée et pardonnée, les fesses dûment recuites, est-elle tenue d'en gratifier son maître pour solliciter sa clémence et apaiser sa fureur.
Elle déploiera toutes les finesses qu'un instinct sûr lui inspire, complétées par les instructions de son tuteur lui indiquant dans le menu comment doit s'exprimer la déférence toute féminine qui lui est due. Faute de quoi, la main magistrale, virile, musclée, velue comme une patte d'ours, aussi massive qu'un battoir, tarabustera de nouveau les jolies fesses de petit cochon que l'impudente ne manquerra pas de lui tendre et de lui présenter, toutes paupières affolées et le regard liquide pour n'avoir pas correctement appris sa leçon.

C'est maintenant qu'il est Mâle et qu'elle est Femelle, qu'il est tout entier phallus, serpent tentateur, tendu arqué, gorgé à bleu, veineux, lustré, la perle marbrée de sa semence au goût d'océan pointant à l'orifice qui marque l'épicentre du gland joufflu ... tandis que son amante et élève l'accueille et le savoure, que pour mieux maîtriser cet art d'aimer elle comble son sexe en splendeur de ses lèvres épanouies, de sa langue déliée, bien française, de toutes les gourmandises de sa bouche inassouvible, et même jusqu'à l'orée de sa gorge.

Et tandis qu'il est accueilli au palais des délices comme un prince revenant dans ses terres au terme d'un long voyage, le tuteur bénit la piété assidue avec laquelle elle lui offre à genoux, le cul impunément retroussé pour son plaisir, le sacrifice de sa pudeur et de sa retenue afin de satisfaire aux devoirs supérieurs d'une intimité qui, se concevant dans l'absolu, exige une inconditionnelle reddition afin de mieux induire l'extase d'une mise à merci raisonnée et volontaire.






1/03/2007

Aimer... c'est créer des liens



Il était très attachant et elle se trouva fort attachée. Comment se délovera le noeud gordien de cette paradoxale intrigue ? Les cris de haine qui sont les derniers mots d'amour trancheront-ils la question ? Faut-il être Saint-Ex, patron des aviateurs qui ne rêvent de s'envoyer en l'air sous une bonne étoile pour le deviner ?

Il arrive qu'une knotty girl doive être contrainte et restreinte, dans l'intimité de l'alcôve et du foyer, si sa conduite, son attitude laissent à désirer. Devant les premiers accents d'une insolence cabocharde, le détenteur de la légitime autorité auquel elle répond de ses actes est tenu de marquer le coup et lui donner l'heure juste. Il y gagnera alors à prendre immédiatement des dispositions permettant à la fautive de mesurer toute la gravité de la situation... ce qui épargnera à l'éducateur le recours à des moyens plus affirmés ne figurant pas au nombre des ingénieuses ressources de l'amour.

Est-ce donc si cruel d'amener une chipie maussade et rageuse à présenter avec une franchise toute radicale un cul, les charmes, séductions et ornements d'une entrecuisse qu'elle ne rêve que de dévoiler pour mieux suborner et subjuguer le mâle ? Est-ce indigne de couper court aux faux-fuyants, aux hésitations fictives et convenues d'une danse des sept voiles en dénudant à l'arrachée et en astreignant d'une main sûre par des liens noués avec toutes les finesses de l'art la coquine... afin de parvenir tout de go, d'entrée de jeu et d'autorité, au résultat obligé de son insidieux manège ?

Chez une demoiselle dissipée, le piquet favorise un approfondissement de la réflection tout en sollicitant les souvenirs doux-amers de la petite école, du pensionnat. Nez contre le mur comme si elle faisait zazen, elle présente les fesses, contrainte juste ce qu'il faut par un harnais dont le cuir noir clouté corsetant sa taille, harnachant sa croupe, orne sa féminité. Voilà une pupille qui offre l'image même du repentir et s'adonne à la méditation transcendentale dans une position aussi inattendue que charmante.

Suffira-t-il de l'inviter à embrasser passionnément le bois franc de la férule pour qu'elle fasse amende honorable ? Ou faudra-t-il appliquer l'instrument verni, lustré, blond, dont la mince palette ne demande qu'à s'envoler et dont l'ample surface incurvée comme une pagaie permettrait de claquer tout entières et aussi allègrement que possible les fesses... que cette lapine prise au collet de sa passion secrète nous tend en une magnifique révérence ?

Constatez comment le harnais embellit, recto-verso les charmes d'une pénitente qui attend, sise sur son strapontin et son popotin, le verdict de l'éducateur. Admirez le déploiement et le bombé du torse dont la perfection est mise en valeur par la contrainte, imaginez comment la tête révulsée laisse se délover jusques à la saillie des reins la cascade de la crinière qui l'orne. Convenons que l'oeil de la caméra a saisi l'instant du prononcé de la sentence. « DIX COUPS DE CANNE ! »



Des poignets artistement liés livrent à la discrétion d'un bien aimant tout le corps d'une bien aimée. Plus particulièrement si sa pudeur de couventine, si des préjugés absurdes portent la demoiselle à refuser obstinément de se faire lécher la chatte. Voilà l'occasion pour un amant d'exercer au sein du couple une autorité domestique bien conçue afin de vaincre au plus vite cet entêtement répréhensible et de peaufiner l'éducation de la femme de son coeur.

Sans doute la formation pourra-t-elle être bonifiée en bandant les yeux de la candidate, ce qui la précipitera mieux encore dans les délicieux vertiges qu'elle s'entête à ignorer.

D'abord survient l'ordre viril d'écarteler largement les cuisses. Et tandis que les paumes appliquées sur leur flanc intérieur si tendre, tout près de leur point de jonction si tendu, si tentant, accentuent encore cet écart qui n'est point gravissime, le souffle de l'amant gratifie d'une brise fraîche tout cet émouvant paysage charnel que le tuteur parcourt et savoure du regard.

L'amant saisit à belles dents le sexe goûteux. Mobile comme l'aile d'un papillon, le turlututu d'une fée se trémoussant dans un rêve impudique, sa langue exercée cherche d'abord la perle des splendeurs qui couronne la commissure supérieure du sexe. Elle déniche cet inestimable trésor et le dégage de l'alvéole, du bosquet où il voudrait bien se cacher, car il n'a jusqu'ici connu que les prestations sans doute moins aériennes mais tout de même déliées d'un index fort adroit.

Embouchant tout le sexe l'Homme pourlèche puissamment d'un somptueux aller retour et sur toute sa longueur sa merveille florale dont les pétales charnus et plissés se déploient pour lui ouvrir la voie du puits musqué qui rend déjà son suc... témoignant du fait que l'élève prend bonne note de la leçon si puissamment inculquée malgré les protestations qui fusent... que la pouliche correctement dressée s'apprête à faire le saut dans l'inconnu. Pour l'y propulser, il ne manque que la piqûre de l'éperon : un pinçon délicatement appliqué du bout des ongles, sur la droite et la gauche, au pli de l'aine. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais un pinçon...

1/01/2007

Sabine... s'abîme !


Assujettie aux poignets et chevilles, Sabine se déploie toute dénudée, sur le lit de sa chambre à coucher. Les montants de laiton couronnés d'arabesques à l’ancienne et fortement charpentés offrent deux points d'ancrage sûrs entre lesquels ses membres forment un X énigmatique : signe d'un bond imminent dans l'inconnu, coordonnées dont l'intersection en déplacement marque la chute accusée dans laquelle sa disgrâce l'entraîne. Formant contraste avec son corps bronzé, le matelas est recouvert d'un dudu fleuri gris perle, émaillé d'une nuée de marguerites et bordé de fanfreluches.

Juché pour la circonstance sur la malle aux trésors où il se balance en équilibre instable sur son popotin touffu, son nounourse contemple la scène d'un oeil rond, étonné et vitreux, aussi fasciné qu'incrédule.

Madame parcourt du regard le corps abandonné de sa protégée dont les vices appellent, d’urgence, sanction. Sa pupille est tout entière mise à disposition, les fines extrémités des poignets et chevilles se tortillant contre les liens qui les amarrent et les enserrent. Ses deux sourcils circonflexes accentuent encore leur angle rageur. Les lèvres, qu'une moue entrouvre laissant apprécier la blancheur des dents, deviner la pulpe rose et moite de la langue, semblent appeler d'un souffle haletant les sollicitations d'un amant invisible. La crinière blonde ébouriffée laisse entrevoir la fragilité de la nuque à la faveur d'un souberesaut.

Les épaules rebelles, les omoplates en saillie, se contorsionnent, crispées par le tiraillement des bras. Sa taille fragile s'arque et ploie sous la jupe troussée. Elle est fine comme le point de rencontre des deux cônes d'un diabolo et forme la charnière sur laquelle s'articulent les saccades des reins et le ballet des cuisses. Celles-ci s'ouvrent largement, se resserrent jusqu'à s'entrecroiser, opérant un mouvement en ciseau qui se répète et s'accélère, se renouvelle et s'accentue. Seuls le froissement du duvet et le chuintement des draps que parcourent en tous sens les genoux en cavale forment la trame sonore de ce paroxysme silencieusement rageur.

Prenant naissance à la taille, la saillie de la croupe amorce son ovale amplement féminin et trouve sa plénitude dans l'épanouissement des fesses bientôt appelées à exécuter une danse plus endiablée encore sur les cadences réglées d'une tout autre musique. Leur rondeur rose, lisse finement duvetée, évoque celle d'un fruit où la rosée qui perle éveille l'appétit. Formant contraste avec les tons or sombre et pain d'épices des membres bronzés par le soleil d'août, l'empreinte plus pâle du caleçon de bain découpe son triangle neigeux sur l'épiderme fin, si rarement exposé et si sensible. Il orne d'un «V» pointé vers la vallée florale de l'entrecuisse les deux globes jumeaux dont la prestance mutine annonce l’éclosion prochaine.

Placé sous le ventre, à hauteur du mont de Vénus, l'oreiller rebondi, confident de tant d’espiègleries rêveuses, si souvent enserré de deux cuisses fiévreuses, accentue encore la cambrure qui livre, avec une impudeur contrainte, les trésors de l'humanité en fleur au regard de Madame où pointe un éclair de gourmandise.

Dans la chambre à coucher aménagée sous les combles, court une chaleureuse brise. Par cette soirée de canicule, elle fait gonfler les rideaux rayés ornant la lucarne et dont le large ballonnement évoque celui d'une grand-voile larguée par un aventureux capitaine à la recherche d'horizons inédits. À l'extérieur, le vrombissement lointain et déclinant d'un hors-bord porte jusqu'à la rive. L'embarcation raye d’un fin sillon d'écume la surface grise du lac dont l’à plat gris mat est parcouru de plages incandescentes aux reflets pailletés. Elle procure l'arrière plan sonore d'où se détache le bourdonnement plus proche, modulé, domestique et industrieux des tondeuses qui ramènent assidûment dans la norme les pelouses touffues en une suite d'allées venues méthodiques, réglant à intervalles réguliers de leurs traces parallèles les terrains assagis.
Madame s'approche de la fenêtre. À travers le rideau, elle aperçoit le faîte des trembles dont les feuilles lustrées oscillent et chatoient sur les branches animées comme si elles étaient furieusement brandies d'une main invisible.

L'éducatrice ferme la lucarne, et sa main qui verrouille le loquet d'un geste délibéré, interdit de séjour les parfums de varech et de grève, le vert arôme de gazon fraîchement coupé, les essences ligneuses et poivrées de cèdre et d'épinette, réduisant au silence l'ensoleillée petite musique des vacances qui s'égrène au quotidien.

Le grincement de la fenêtre à carreaux qui pivote sur ses gonds pour s'insérer dans le cadre de bois, le déclic volontaire, transforment la chambre en un huis clos hermétique, où dans une chaleur déjà plus oppressante, les sonorités de l'extérieur deviennent l'ombre pâle de ce qu'elles étaient et d'où ne s'échapperont qu'en sourdine et inaudibles les remontrances administrées dans quelques instants, la suite des ordres commandant le déroulement de la correction; la voix impérieuse des instruments disposés sur la commode, rangés parallèlement l'un à l'autre, très exactement de biais par rapport au rectangle du meuble et qui n'attendent que d'exercer leur douloureux office; enfin, les plaidoyers d'innocence, les dérobades, les excuses, les implorations, le crescendo plus strident encore qui seront extorqués en toute discrétion derrière fenêtre close, sans entacher la réputation d'une famille où l'on ne badine pas avec l'obéissance, mais où l'on sait préserver les relations de bon voisinage.

Madame s'assied sur le matelas du lit qui tangue et roule, pont d'un voilier jouet devenu fou, et que fait danser la bourrasque sur le plan d'eau d'un parc. Elle pose ses paumes à plat sur les lombes de la demoiselle et déploie lentement ses doigts en éventail jusqu'à la circonférence de la croupe affolée qu'elle recueille, et immobilise soudain, maîtrisant une ultime ruade.

-- Calme, dit-elle, seul mot prononcé jusque-là.

Remontant la colline des reins désormais immobiles, elle empaume les doubles dômes qui, d'abord crispés, se relâchent et s'apaisent la laissant soupeser la douce ampleur charnelle et charnue des trésors sur lesquels elle fait main basse. Ses fortes articulations de sculpteur adroites à mouler la glaise, ses longs doigts de pianiste semblent vouloir pétrir la matière vivante et délicate qui se trouve proposée à leur art. Les auriculaires atteignent presque la circonférence des hanches comme s'ils devaient rendre un accord d'une étendue située à l'extrême limite de leur virtuosité, tandis que les autres doigts saisissent soudain les miches d’une poigne magistrale, les ongles creusant la chair, l’enserrement la renflant en bourrelets.

Chaque rotondité présente la taille de ces pains dodus et tout fumants qui, dans les cinémas d'art, se tranchent au canif, sous l'aisselle, au son de vérités pagnolesques. Doublés et assistés des majeurs, les deux indexes oeuvrant en parallèle et de concert, s'insinuent dans le sillon qui ouvre voie à la raie, écartèlent délicatement les coussinets, explorent cette vallée des parfums, mais hésitent aux abords du puits. Revenant sur leur pas, ils retracent leur chemin pour le poursuivre plus avant dans un aller-retour toujours plus affirmé, plus aventureux. Approfondissant l'incursion amorcée dans la dépression qui forme le point de contact de ces doubles collines, Madame poursuit plus avant et oblique sur la droite d'un geste coulant, pour laisser son index affleurer le long de la déclivité circulaire qui marque le haut des cuisses. Elle la parcourt non plus de la pulpe du doigt, mais du rebord de l'ongle, qui suit la pente comme l'aiguille d'un tourne-disque cherchant le sillon dont elle fera parler la voix ou se délier la mélodie. À mi-chemin du circuit, elle marque une pause et revient sur ses pas pour se diriger cette fois vers sa destination.

Ce retour en arrière allume une gerbe de crainte dans le ventre de la jeune fille. Sa flamme se diffuse par vagues chaudes aguiche le mont de Vénus et lèche le bas ventre, remonte le pli de l'aine, jaillit dans les tripes et propage ses étincelles qui courent sur toute la circonférence de la croupe lorsque l'effleurement se mue en griffure et que l'ongle atteint les pétales lustrés du sexe, délicatement lippu, clos et blotti dans son écrin comme un nautilus observant de sa coquille le plongeur qui porte vers lui la main.

La Maîtrsse amorce son périple à hauteur de la commissure située plus près de l'anus. Elle suit du doigt le trait glabre qui est le point de contact de ces lèvres boudeuses, entrouvre les rebords en obliquant tout le long de l'aller-retour, sur la droite, puis sur la gauche par rapport à l'itinéraire obligé. D'un mouvement graduellement plus avancé elle s'insinue dans l'ouverture entrebâillée, s'y introduit, déploie les pétales de cette orchidée qui couronnera bientôt un fort royal bouquet, en aplanit les fronces et lisse la soie interne en la comblant d'arabesques dont l'orbite, accompli avec un soin méticuleux, frôle les limbes pour se ressourcer au centre rosé de la corolle où, déjà, perle le suc.

Le coeur de Sabine bat maintenant à la chamade, sa poitrine se gonfle, haletante, sa respiration s'accélère, se précipite tandis qu'un flot d'images superposées se projettent, se bousculent, dansent et contredansent, se troussent et se trémoussent, se fondent et se fusionnent se fractionnent et s'éclatent en un kaléidoscope déchaîné sur l'écran de son imaginaire. Madame capte alors, entre les extrémités du pouce et de l'index, l'un des lobes dont la bordure sombre fait saillie sous cette pression plus affirmée. Elle le distend pour le laisser ensuite graduellement s’échapper entre la pulpe des doigts et rendre encore plus ténu le point de contact, à hauteur des ongles.

-- Qu'as-tu dit, tout à l'heure ? demande-t-elle, posant la question dans un chuchotement où la gravité de l'interrogation, à peine marquée par la modulation du souffle que l'adolescente sent courir dans la faille de l'entrecuisse, s'exprime par l'articulation lente et bien distincte de chaque mot donnant à l'énoncé valeur de présage.

Un silence angoissé accueille d'abord la requête. Puis, d'une voix si humble, si cristalline que l'on croirait entendre s'élever dans la pièce promue au rang de chapelle o combien ardente le solo d'une petite chanteuse à la croix de bois, Sabine articule et égrène les deux vocables d'une insolence grossière dont elle a désormais le loisir d'assumer toutes les conséquences.

-- Vous...

-- Oui ? sonde Madame, instruisant l'affaire au second degré et sollicitant des précisions supplémentaires pour débusquer la coupable, et dresser l'acte d'accusation.

-- ... m'em-mer-dez !

Chuchote Sabine, lâchant le mot énorme en un chuintement à peine audible, penaude, repentie, tout son corps frémissant comme celui d'un caniche qui se cabre et tire désespérément sur sa laisse tandis que sa maîtresse, l'astreint au dressage.

Quand entre les rebords des deux ongles perpendiculaires l'un à l'autre ne subsiste qu'une mince pellicule carnée, Madame referme le pinçon de ses griffes, par degrés d'abord minimes, puis plus marqués. De sa source infime, la douleur rayonne et se propage dans la chair rose et la froisse, fait se contracter l'anus en bourgeon et crispe les viscères, tandis que bondit hors de la gorge de Sabine un cri qui se mue en supplication.

Visiblement satisfaite de la réaction obtenue, la Matrone quitte le lit, faisant pivoter sa croupe, chevaline rehaussée par le fourreau d'une jupe droite, pour se dresser de toute sa magistrale stature. Chevelure léonine, épaules de cariatide, poitrine affirmée sous le chemiser blanc, sans manches qui laisse deviner les aisselles duveteuses et dénude les bras musclés par la pratique du tennis. Taille corsetée par une large ceinture à boucle carrée fini argent, hanches dont le balancement évoque celui d'un berceau, cuisses puissantes sous le bas noir.

-- Voilà, constate Madame, ce qu'on y gagne à lancer à la cantonade de bien gros mots pour une si jolie bouche.

Et de poursuivre la kyrielle des infractions majeures et vénielles qui ont amené les choses où elles en sont :

-- À se complaire dans la paresse, faire les quatre cent coups, me tenir tête,

Enfin, parvenant au point d'orgue de ce crescendo accusatoire,

-- À te masturber comme une putain !

Puis, s’égrène un luxe de précisions anatomiques, d’une exactitude aussi inattendue qu’accablantes sur les délices secrètes, les stupres solitaires, les cochoncetés inavouables, les vices mortels qui, si l'on en croit le petit catéchisme, tachent et maculent une jeune âme jusqu'à ce que leurs souillures cumulatives lui confèrent l'aspect d'un dalmatien. D'une démarche volontaire qui serait martiale si elle n'était pas mitigée par la contrainte de la gaine, Madame se dirige vers la commode à pas mesurés, accomplis dans la circonférence restreinte de la jupe étroite et malgré la constriction des souliers à talons hauts qui soulèvent l'arcade du pied et lui imprime la forme effilée où ils l'enserrent.

Et de lancer par dessus l'épaule, montant le ton :

-- Tu croyais t'en tirer avec une privation de goûter ? Une remontrance ? Un pensum, peut-être ?

Institutrice en sa jeunesse, Madame en a gardé la nostalgie et le vocabulaire des semonces qui marquaient les incartades de la semaine au Pensionnat des pinsons. Il y a dix ans, elle y faisait ses premières armes comme répétitrice de lettres françaises, composition et diction, inculquant les éléments de grammaire à des gosselines à peine plus jeunes qu'elle. L’établissement marchait droit, sous la férule de Soeur du Très Saint Sang de la Vierge des Sept Douleurs, maîtresse de discipline surnommée Oeil de lynx par ses émules. Spécialisée dans la remise au pas de quelque deux cents adolescentes rétives, issues de familles fortunées, il était mené rondement selon la conception traditionnelle d'une éducation classique. Ses pensionnaires apprenaient vite à filer doux, soumises à un régime conçu pour faire plier l'échine et cultiver l'esprit. La pédagogie de l’institution s'inspirait d'une philosophie que résumait sa directrice, à l'émerveillement des familles et au bénéfice du corps enseignant, dans un aphorisme bien senti où ses auditeurs ne décelaient pas tous une adaptation aussi inattendue que libre de Balzac : « N'appliquez jamais une sanction que vous n'avez pas eu l'esprit de faire désirer par votre élève. Ainsi, vous ne leur inspirerez pas le remords qui réduit à l'impuissance ... mais le repentir, qui seul est une force.» Sur quoi elle renchérissait en appelant à la rescousse Montaigne : «L'honneur que nous recevons de celles qui nous craignent, ce n'est pas l'honneur»

Les retenues ne présentaient pas pour Madame d'attrait particulier, sauf celles prescrites les week-ends s'il fallait marquer le coup et qui, alourdies d'un pondéreux pensum, étaient souvent accueillies les vendredis après-midi de sortie par un concert de sanglots appelant des remontrances supplémentaires. Par contre, ses fonctions l'autorisaient à faire appel à la règle qu'elle qualifiait plaisamment de grammaticale et appliquait en cinq petits coups secs ou abattait en une vingtaine de magistraux moulinets selon le cas, sur les paumes potelées et tendues des paresseuses et des étourdies.

Elle administrait la correction face à la classe où vingt regards fort éveillés suivaient la scène dans un silence obligatoire, ponctué par le seul claquement du bois franc, régulier comme un métronome, sur la chair tremblante, striée et rosie,. Au sortir de l'adolescence mais d'une carrure déjà athlétique, la pédagogue débutante et fort douée fessait avec une vigueur mesurée, délibérée et croissante jusqu'à obtention de couinements de plus en plus aigus que laissaient échapper bien malgré elles les pénitentes. Elles se mordaient les lèvres pour ne pas déchoir encore sous son regard si pénétrant qu'il les touchait jusqu'à l'âme à l'instant où elles étaient à un cheveu de fléchir. Elles agrippaient l'avant-bras de la main fustigée afin de résister à la tentation de la retirer tandis qu’elles pissaient de peur dans leur culotte blanche et se tortillaient comme des lièvres pris au collet, serrant désespérément les cuisses aspergées de giclées chaudes sous l’uniforme bleu.

Ces mesures lui avaient révélé des charmes inédits dès le premier recours, ce dont témoignait la mouille dégorgée par son sexe de vingt ans jusqu'à inonder son intimité, sous la longue et triste jupe grise plissée dont l’institution imposait le port au personnel laïque pour aligner son habillement sur celui des membres du clergé. Aussi, s'était-elle surprise à scier discrètement et cambrer le cul en prenant son élan par dessus l'épaule, ce qui lui faisait exécuter à chaque application un déhanchement involontairement coquin évoquant une révérence de bouquetière, tandis que son ventre plat s'inondait d'ondes ferventes.


Le regard fouineur, l'oeil gourmand, elle passe en revue les instruments qu'elle a disposés sur la commode tout à l'heure, comme si elle admirait l'étalage d'une boutique où elle apprécie en acheteuse avisée un agencement heureux, cède à une aubaine ou se complaît dans une indécision rêveuse devant les tentations proposées.

Férule de bois franc verni, aux rebords biseautés, présentant la forme d'un long ovale et qui, pour être mince n'est pas moins efficace; courroie de cuir noir, lustrée, humant le cirage frais dont une extrémité est ornée d'une boucle de laiton qui tinte comme un grelot quand Madame la saisit au crochet où elle reste suspendue dans l'armoire en prévision des jours fastes; martinet dont les lanières se délovent en corolle; verges de saule largement ramifiées, fines, coulantes de sève car elles ont été dénudées de leurs feuilles il y a quelques minutes, réunies en faisceau par deux anneaux de ruban adhésif pour qu'elles déploient mieux leur redoutable bouquet; tuteur de bambou, qui porte bien son nom dans ses applications jardinières et autres et dont la longue tige fibreuse et cylindrique à noeuds cloisonnants, d'une légèreté aérienne, évoque les rigueurs du pensionnat.

Varier les plaisirs, pense-t-elle, tout l'art de vivre. Tu le constateras, petit agneau, petite peste. Et de conclure ce monologue intérieur par le troisième terme convenu de l'énumération, petit cochon. Le mot, dont elle aime accentuer le «o» avec une emphase plaisante, évoque pour elle le charme des personnages du même nom, rondelets à croquer, qui illustrent une redoutable et salutaire leçon de choses dans les livres d'enfant où, suite à quelques étourderies et déconvenues, les rebondissements de leurs aventures se concluent sur une morale obligée.

Puis, elle porte son regard sur la droite de la commode où, placé à l'écart, comme un mauvais garçon costaud et rougeaud mis au piquet, ou comme un chenapan à mine patibulaire sommé de comparaître devant le tribunal ci-devant, un autre objet se dresse, constituant le principal corps du délit : membre jovial, oblong et impudique de latex rose, découvert le soir précédent dans le tiroir de Sabine où un parfum de litière trahissait sa présence, pour avoir été trop rapidement rangé sous la pile sage des slips blancs et frais. L'accompagne à la barre l'auxiliaire avec lequel l'enquête préliminaire, ponctuée de gifles, a démontré qu'il faisait cause commune : un pot d'onguent auquel les essences conjuguées de camphre, de menthe et d'eucalyptus confèrent de chaleureuses vertus s'il est appliqué au moment psychologique et à l'endroit voulu. La marque de confiance des familles quand sévit un grand petit rhume met en valeur sur son étiquette un large V initial, d'un vert acidulé, qui semble rêver d'être celui du mot vertu, tant le mode d'emploi vante les siennes. Le gode dresse son mat de cocagne dont la forme, le volume, le gonflement boudinné évoquent tout à fait un sexe mâle de belle taille, cambré au garde à vous et couronné du double bulbe d'un gland superbement tendu mimant à s'y méprendre l'émoi d'une insoutenable turgescence.

Que ressent cette femme à l'instant où elle porte la main, comme pour saisir la hampe d'un étendard, vers l'objet interdit, dont le nom est imprononçable à la table de famille et se chuchote à peine dans la noirceur du confessionnal tout odorante de bois précieux et d’encaustique ?

Banni des corps et des coeurs, relégué dans le silence, frappé d'anathème, il se présente pourtant devant ses yeux, ce phallus saumoné, caoutchouteux, dont une vraie jeune fille doit gommer l'image lorsqu'elle se trouve gratifiée de son imprévisible et mutine apparition trônant sur le présentoir d’un étalage poussiéreux aux couleurs fanées où s'amoncellent les invites aux jeux, aux stupres, derrière une vitrine crasseuse des quartiers chauds. Faute de quoi, par glissements successifs, cette guide toujours prête, novice en probation, nymphe en métamorphose passera de l'escapade coquine et furtive d'une lecture en infraction à l'évocation complaisante de souvenirs dont le frémissement sous-marin perturbera, l'espace d'un instant, la surface lumineuse et étale da sa candeur paisible. Qui sait, dès lors, quelles associations de sentiments et d'idées approfondiront l'accroc, émergeront du fondu au noir où elle doit les reléguer par l'exorcisme d'une contrition hebdomadaire, pour recevoir sous son regard embrumé et de ses lèvres mêmes, souffle de vie ?

Lorsqu’elle décapuchonne le pot d’onguent, Madame hume le parfum forestier et le chaleureux arôme du camphre qui se répand dans la pièce. Tenant le petit récipient de verre bleu dans la main gauche, elle prend délicatement le godemiché, le fait pirouetter entre le pouce et l’index, comme une majorette faisant tournoyer avec assurance sa badine chromée entre ses doigts. Alors, elle introduit le gland globuleux dans l’ouverture du contenant, lui imprime un quart de tour dans le sens horaire, puis antihoraire, creusant la gelée blanchâtre de la préparation de façon a enduire copieusement les deux saillies roses et joufflues qui forment l'extrémité de ce phallus, jusqu’à ce que débordant l’interstice entre le gland et le rebord du pot, l’onguent en soit chassé sous la pression.

Elle retire l’organe dont l’extrémité est maintenant lustrée par la préparation dont elle est revêtue. On croirait un piston auquel il ne manque que son cylindre, une pièce à laquelle l’assembleur trouvera bientôt son logement. Et c’est à main ainsi armée que Madame retrace ses pas vers le lit où la fautive maintenant fort angoissée a tenté de deviner aux sons le déroulement de la scène.

Le poids de Madame, creusant l’édredon, fait fléchir le matelas lorsque celle-ci s’assied tout contre la cuisse gauche de la demoiselle, pressant sa chaude et ferme croupe contre la hanche de la coquine lorsqu’elle s’incline au-dessus des lombes pour se placer à portée de main.

Puis, lorsque les pointes de deux ongles se plantent dans sa raie, de part et d’autre de l’anus, pour en tendre et en écarteler le sillon, quand le butoir rondelet, chaleureux, onctueux, sollicite avec une insistance de plus en plus affirmée le rebord annulaire, plissé et clos de l’orifice postérieur, la croupe de la biche se révulse et se tortille… tandis que la vicieuse dont les préférences inavouées sont dévoilées à l’évidence pleure la honte, hurle la rage d’avoir été aussi astucieusement découverte.

Madame imprime au phallus une lente rotation par un mouvement circulaire du poignet afin de l’introduire au-delà du sphincter qui, manifestement rompu à l’exercice, ne lui fait obstacle que pour la forme. Elle introduit imperceptiblement l’extrémité globuleuse à l’intérieur du rectum auquel le gland rondelet procure, une fois passée la porte cochère, une sensation de plénitude. Ses doigts effleurent, palpent et griffent un peu tout le pourtour de l’anus et l’entre-deux qui le sépare du sexe pour favoriser l’accueil. L’enduit onctueux facilite l’intromission, dilate, réchauffe et émeut déjà la gaine soyeuse parcourue d’un friselis voluptueux dont les pulsations ondulantes lui font épouser au plus près la rondeur veineuse et puissante du boudin de latex que la pénitente croirait, à s’y méprendre, être un vit.

Sous l’impulsion graduelle d’une ultime poussée plus appuyée qui consomme cette entrée en matière, l’instrument pénètre jusqu’aux tripes, y fait fleurir un indicible papillonnement et se déclencher un réflexe enfantin d’expulsion qui se propage au sein de la chair émue en une série de résonances concentriques et vibrantes, se diffuse avec une insoutenable lenteur, à partir de l’épicentre de l’anus, sur toute la surface des fesses en pamoison.

L’objet parvenu en fin de course et l’épée brûlant pour ainsi dire le fourreau où elle est maintenant introduite jusqu’à la garde, Madame amorce le mouvement inverse et d’un geste aussi bien exercé que la chair prétendument virginale qu’il révolutionne, retire imperceptiblement, avec science, avec une lenteur tendrement mesurée, l’image et le symbole même de la rigueur virile dont Sabine, désormais initiée, a été si souverainement investie.

Parcourant le chemin du retour, la corolle du gland ravit tous les lieux qui l’ont amoureusement accueillie, tant et si bien que l’envahisseur ne retrace son périple jusqu’aux avant-postes du paradis perdu et retrouvé que pour reprendre du service et remonter à l’assaut d’une patrie qui ne demande qu’à être conquise et libérée de nouveau. Ce lent, ce graduel, cet interminable va et vient, est mené avec tant d’amoureuse science que les quelques instants consacrés à ce manège semblent s’égrener comme des heures, tandis que l’impudique râle de la pénitente, désormais possédée, ravie et éperdue, témoigne du fait que, guidée par le bout du coeur, elle a remonté le cours du temps pour redevenir la gosseline qu’elle fut, accroupie sur son pot de fonte émaillée, se faisant gratifier du premier des dressages.

À cette contrition offerte en bouquet, à genoux, à ce concert de suppliques baigné de larmes, il manquait encore le ferme propos et Madame va maintenant s’activer à l'obtenir. C’est à la baguette qu’elle se propose de conduire le deuxième mouvement de ce châtiment en symphonie. Du bout des ongles, elle saisit le redoutable instrument des rigueurs scolaires sur la commode puis l’empoigne de la droite.

Elle fait osciller le bambou pour apprécier sa souplesse. Portant à sa main gauche l’extrémité la plus fine celle destinée à châtier, le pouce servant d’appui, elle courbe la baguette et la tend comme un arc pour en confirmer la solidité. Elle élève la tige blonde par dessus l’épaule et la décoche d’une flexion souple du poignet en un sursaut d’énergie soudaine, lui faisant exécuter de fougueux et chuintants arcs de cercle, comme si elle saluait du fleuret avant d’engager un duel.

Debout, à juste distance du lit, elle allonge le bras et tend l'effrayant instrument droit devant elle, dans l’axe horizontal, puis ajuste le tir, tapotant légèrement le fessier, en guise de coup d’essai et de semonce.

Les beautés boréales de la croupe en pomme proposée à merci, se contorsionnent, dansant de plus belle, à ce contact connu et reconnu de toute pensionnaire, tandis qu’une supplique angoissée, un cri de chaton étranglé de crainte se fait entendre et monte comme une ultime prière annonçant le sacrifice dont elle constitue le préambule et l’introït. Puis, c’est sur le haut plateau des cuisses droite et gauche, dans l’ordre, que Madame ajuste sa portée, faisant rebondir légèrement l’extrémité de la tige ligneuse sur la chair dodue, car leur écartèlement ne permettra pas de les cingler à l’unisson, et elles devront être fouettées séparément, chacune à son tour et à sa manière.

Alors, comme un cocher lançant une diligence sur la route qui mènera ses passagères vers le redoutable pensionnat, l’école de réforme dont la tour carrée dresse sa puissante masse noire à l’horizon de leur frayeur alertée, elle élève lentement le bras vers l’arrière, fléchissant le poignet pour exécuter le large moulinet par lequel elle appliquera le coup d’envoi.

Dans un déclenchement souple comme le service d’une tenniswoman, dans un roulement des ses seins capiteux, de ses larges hanches, elle rabat avec une vivacité mesurée, la canne sifflante et chuintante en une gracieuse trajectoire, la retenant à l’ultime instant de l’impact.. de telle façon que cette première mesure touche avec une sévérité sans excès tout l’équateur de la planète livrée à son pouvoir, au plus rondelet, au plus rebondi du derrière.

Le rotin mord délicatement la chair dodue des émouvants coussinets qui frémissent sous le choc. De part et d’autre de la ligne d’impact se propage une onde qui se diffuse en arc de cercle, jusqu’à la circonférence du croupion tout entier saisi d’un spasme, tandis que la demoiselle, réduite à l’extrémité du repentir, exécute un saut de carpe doublé d’un grand écart éperdu et entonne une mélopée témoignant de l’efficacité de la sanction, tout comme de la science avec laquelle elle est infligée. Le coup marque l'épiderme d’un sillon pâle, à peine visible mais tout à fait perceptible pour l'oeil exercé d'une maîtresse, et qui suit le bombé du jeune cul comme une latitude, d’abord blanc puis délicatement violacé.

Cette trace, cette rayure permet à Madame de bien localiser l’endroit exact ayant fait l’objet de l’entrée de jeu, pour mieux déterminer où doivent porter la seconde et la troisième application, soit d’abord un centimètre au-dessus, puis un centimètre au-dessous.

On l’imaginerait maintenant volontiers en écuyère, arborant haut de forme, redingote, culotte d’équitation bottes de cuir brun, lorsqu’elle lève plus magistralement encore le bras et, ne quittant pas du regard la cible de ses attentions suivies, applique le second coup, plus appuyé, plus énergique, conçu pour extorquer la supplique qui ne manque pas de se faire entendre. S'il était mené à force, ce deuxième assaut s’inscrirait en parallèle juste au dessus du premier, les deux traits rappelant les deux lignes supérieurs d’une portée et réglant comme un cahier d'exercices les fesses de Sabine, désormais plus que mâtée et, de fait, réduite à une irréprochable contrition.

Le troisième coup semble avoir pour but de rompre la chair, de ce cul d’ange, ce turlututu de putti, si tendre, si câlin, tant Madame ramène loin derrière l’épaule l’instrument de discipline pour éveiller une crainte affolée chez son élève en faisant siffler la redoutable canne par une série d’éloquents moulinets préparatoires décochés à la force du bras.

Va-t-elle dresser sa pupille en cruauté, comme un bourreau administrant une fouettée judiciaire s’acharne à faire résonner de hurlements les voûtes d’un cachot ?

Imaginez le coup si furieusement décoché qu’il cravache et flétrit les cuisses sur toute la longueur de ce qu’il faudrait appeler le plan de coupe. Imaginez qu’à l’extrémité de la trace maintenant boursouflée marquant leur point de jonction à la hanche, perle une gouttelette de sang vermeil là où le fin tissu de la chair s’est rompu.

Ne craignez rien. C’est d’une main si tendre qu’on la croirait maternelle que Madame recueille le bombé du cul féminin frémissant, lustré de sueur terrorisé, mâté par ce petit théâtre des rigueurs et parcouru de spasmes. La croupe nue se dodeline, puis s’arc-boute avec une gratitude animale à la rencontre de la caresse inattendue, inespérée. Madame soupèse, palpe, empaume de gauche, puis de droite, les coussinets livrés à merci. Elle moule avec une affection particulière le bosquet de la raie écartelée, moite et touffue, faisant courir ses doigts dans ses boucles odorantes d'un blond roux, savourant du regard cette ultime reddition. Elle suit de la pulpe de l’index le tracé à peine rosé des marques laissées par le premier et le second coup. Et son doigt parcourt la chair juvénile, encore vierge, rose pale, si délicate, sans flétrissure aucune, juste en dessous de la seconde marque, effleurant avec une amoureuse langueur le galbe presque pigeonnant destiné à recevoir la troisième morsure… que Madame n’a pas le coeur d’administrer, les verges lui tombant des mains, tandis que des larmes émues humectent les baisers dont ses lèvres miséricordieuses gratifient avec un bruit d'abeille la cible de sa rigueur désormais assouvie.